Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

vendredi 19 décembre 2008

La bataille de l’eau fait toujours rage

Peu médiatisée, la réunion du Syndicat des eaux d’Île-de-France a été le cadre d’une offensive en règle de son président André Santini, également secrétaire d’Etat à la Fonction publique, contre tous les partisans d’un véritable service public de l’eau. Santini s’en est pris à la fois à « un petit groupe d’élus d’ultra-gauche » et à la mairie de Paris.



Le front pour une régie directe constituée en théorie par le PC, les Verts, le PS et le Modem, s'est fissuré. Certains élus de gauche ont basculé, aidés par la demande de vote à bulletin secret faite par les élus de droite. La reconduction du contrat à Véolia a été adoptée à 88 voix contre 54. Est-ce la promesse de Santini d’instaurer « un contrôle exigeant du délégataire », de baisser le prix de l’eau - une baisse de 0,3 centimes d’euros par m3 est évoquée - et d’instaurer une tarification sociale qui les a convaincus ? Ou des « raisons inavouables », comme le suggère Jean-Luc Touly, président de l’Association pour le contrat mondiale de l’eau (Acme) et virulent opposant à la gestion privée de ce bien commun de l’Humanité.

La bataille pour le contrôle du marché de l’eau en Île-de-France n’est pas pour autant terminée. La division en lots de l’ensemble du territoire couvert par le Sedif est envisagée. Cela signifie que chaque « lot », regroupant plusieurs communes voisines, pourrait mettre en concurrence plusieurs délégataires , y compris étudier la mise en place d’une régie directe, pour s’occuper de son approvisionnement en eau. De nouveaux rebondissements en perspective.

Images et information plus complète sur :
http://www.bastamag.net/spip.php?article320

jeudi 11 décembre 2008

Sedif ; un échec, pas une défaite!


Le SEDIF a voté. Un prévisible et révélateur rapport de forces est apparu. On savait la gauche minoritaire. On ignorait l'ampleur des désertions (pour ne pas dire des trahisons!) qui y apparaitraient. Le vote à bulletins secrets a été efficace. La gestion du plus gros service d'eau potable en Europe, celui de l'Ile-de-France, restera dans les mains du secteur privé. Les élus du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) ont voté jeudi à Choisy-le-Roy (Val-du-Marne), par 88 voix contre 54, pour le maintien de la gestion privée. Il faudra rechercher qui sont ceux qui n'ont pas été solidaires de leur propre famille politique, et pourquoi ils ont cédé aux pressions du clan Santini.


Loin de nous décourager, ce résultat doit nous motiver plus fortement encore. Les représentants des villes qui, pour la première fois sont sortis du consensus et ont demandé l'abandon de la gestion privée, se sont exprimés, sont sortis de l'ombre, ont animé des réunions publiques très suivies.

Au SEDIF, chaque commune disposait d'une voix! Ainsi, les villes les plus peuplées (avec plus de 100 000 habitants, comme Montreuil) ne pesaient pas plus qu'un village. Fausse démocratie!


Le SEDIF est, à présent, sur le même plan que l'Agglomération de Cergy-Pontoise. Véolia-eau, avec la complicité de certains de nos élus, font de la gestion de l'eau une affaire comme une autre, un commerce, une compétence d'entreprise. Douze comme une, le magazine de la communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise, dans son numéro 144, celui de décembre, page 10, se réjouit que "le 1er janvier, CYO', filiale de Veolia-eau, prendra en main le service public de l'eau potable sur l'agglo" (sic). On ne saurait mieux définir ce que nous contestons!

Pourtant, partout le concept de service public de l'eau progresse. Faudra-t-il que "la crise" atteigne aussi ce domaine pour que soit révélée et renversée cette fausse évidence selon laquelle économie et écologie peuvent se mener de pair dans un cadre capitaliste inchangé ?

"Veolia peut respirer et Suez rêver" écrit le Figaro. Voire! dans l'année qui va venir ( le contrat vient à échéance fin 2010), il peut se passer bien des choses dans le monde impitoyable de la concurrence ainsi qu'au cours d'une période de grand marasme économique...


Nous savions la lutte à engager longue et difficile. Après le virage positif de Paris, la réussite de Véolia qui obtient le plus gros marché européen de l'eau est un coup dur. Il aurait été bien naïf de croire que pareille affaire aller passer sous le nez d'un géant expérimenté et d'influence internationale par l'effet d'un simple vote! Au fait, et si des communes limitrophes de Paris, se raccordaient au réseau parisien, Eau de Paris, (qui n'est pas saturé), quittaient le SEDIF, et constituaient un pôle public élargi? On a le droit de rêver. Il arrive même que ce soit ainsi que se produisent des avancées politiques.


http://paris-ile-de-france-centre.france3.fr/info/49582202-fr.php

mercredi 3 décembre 2008

Osons la gestion publique de l'eau


Nous ne sommes pas neutres. Nous sommes concernés!
Nous prenons parti.
Même hors du SEDIF, dans l'Agglomération, Veolia est là : sur nos factures d'eau.
Dans quelques jours seulement, nous saurons si l'Ile de France est retombée dans le bassin de Veolia.
Nous sommes solidaires de ceux qui luttent contre le projet Santini de reprivatisation de l'eau.
Le président du SEDIF est, actuellement, comme un diable dans l'eau du bénitier : il s'agite.
Il a donc écrit à l'Humanité (est-ce avec l'espoir de convaincre quelques élus communistes au SEDIF?).
Nous ne republierons pas son article.
Mais la réponse de Jacques Perreux, si. La voici.



Le journal l’Humanité du 2 décembre publie une tribune de Monsieur Santini. Celui-ci, est comme chacun sait, Secrétaire d’Etat, très impliqué dans la Réduction Générale des Politiques Publiques. Il est un adepte de la délégation de la gestion de l’eau aux multinationales et il a privatisé la gestion des ressources humaines dans la ville dont il est maire.

Sa tribune se veut être une réponse aux arguments que j’ai développés dans l’humanité du 28 octobre.

En tous les cas, il ne répond pas aux questions, qu’avec beaucoup d’autres - de gauche mais aussi de droite - je soulève : l’eau notre bien commun doit-elle être marchandisée ? Les bénéfices engrangés sont-ils oui ou non exorbitants ? La concurrence dans ce domaine n’est-elle pas cadenassée et totalement faussée ?

Enfin il ne nous explique toujours pas comment il se fait qu’il ait envoyé un courrier aux Maires d’Ile de France sur papier à entête de Veolia. Imaginons le scandale si son collègue Ministre de la défense Hervé Morin s’était adressé aux Généraux sur papier à entête des avions Marcel Dassault !

Monsieur Santini nous reproche de vouloir que les habitants d’Ile-de-France et leurs élus aient le temps de s’approprier les enjeux liés à la fin du contrat de Veolia.

C’est pourtant une question civique. En effet l’eau est une grande cause. Elle est en danger et nécessite de l’attention, de la prévention de la part des citoyens et des collectivités. Elle nécessite aussi la convergence d’importants moyens financiers pour réparer les dégâts et permettre à la ressource naturelle de retrouver sa bonne qualité écologique et chimique.

Dans le cadre de cette mobilisation générale, faut-il servir des dividendes aussi mirifiques aux actionnaires de l’eau ou baisser la facture des usagers. C’est une réflexion qu’on entend souvent dans les nombreux débats organisés ces temps-ci. Il n’y a tout de même pas lieu de s’en effaroucher !

Le Président du SEDIF nous dit avoir engagé un processus « parfaitement démocratique » depuis 2006. Retenons sa façon de voir… Mais depuis 2006, des élections municipales ont eu lieu, de nouveaux élus sont arrivés, parfois avec un mandat de retour à une régie publique. Ils ont besoin de temps pour se faire une opinion et prendre leurs décisions avec leurs collègues au conseil municipal.

Par ailleurs, il n’est nul besoin d’être militant contre le capitalisme pour savoir que l’entreprise délégataire Veolia a défrayé la chronique a plusieurs reprises pour ses dérives financières. N’est-il pas prudent en cette période de crise, d’abandonner certains dogmes et de revenir à une ré-appropriation publique – donc politique de l’eau ?

Le dernier film de James Bond n’est malheureusement pas que de la fiction. On y voit un dictateur d’un pays d’Amérique Latine, corrompu par une multinationale française, faire la guerre de l’eau aux paysans. Un documentaire explosif, diffusé par Arte, vient de révéler que ces mœurs sont monnaie courante aux quatre coins du monde. Ce doit être aussi pour cela qu’un peu partout sur la planète, mais aussi à Paris et en région parisienne des voix s’élèvent pour une gestion publique et citoyenne de l’eau.

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) affirme dans un épais rapport, dit « GEO 4 », que la privatisation généralisée des ressources et des services serait le plus mauvais scénario du point de vue du développement durable.

Hier : événement ! La Commission consultative des services publics locaux du SEDIF se réunissait, elle a majoritairement rejetée « la nouvelle régie intéressée rénovée » proposée par Monsieur Santini.

En fait ceux que celui-ci désigne comme « alter-mondialistes » ne sont pas isolés, ils ne « pleurnichent » pas. Ils savent comme le disait le philosophe Sénèque que ce n’est pas parce que les choses sont difficiles qu’on ne les ose pas, mais parce qu’on ne les ose pas qu’elles sont difficiles. Alors ils osent !

Jacques Perreux.

http://www.eauxglacees.com/Avenir-du-SEDIF-le-debat-fait-rage?var_mode=calcul

mardi 2 décembre 2008

Le SEDIF dans la tempête



L’irascible président du Sedif a reçu, le lundi 1er décembre 2008, dans l’après-midi, un véritable camouflet. La Commission consultative des services publics locaux (CCSPL) du Sedif, dont la composition a été modifiée l’été dernier, devait, conformément à la règlementation, se prononcer sur le proposition de « nouvelle régie intéressée rénovée » que le Bureau du Syndicat a décidé le 10 octobre dernier de soumettre au vote du Comité syndical le 11 décembre 2008.

L’avis n’est que consultatif, mais la Commission a émis un vote négatif...
Après l’entrée en lice de Suez et de la Saur, le temps se gâte décidément pour la squadra Santini-Veolia.
À l’approche du 11 décembre, alors que la mobilisation ne faiblit pas, le suspense monte encore d’un cran...

Avenir du SEDIF : grave revers pour M. André Santini

Surprise, à l’issue du vote organisé à bulletin secret, sur les 13 membres de la Commission, composée de 7 élus et 6 représentants associatifs, 6 votes se prononcent contre, 5 pour, et deux membres s’abstiennent.

Alors qu’avant le vote M. Santini pressait la Commission de statuer, à l’issue du scrutin, il demande à la Commission de... revoter "pour éclaircir les deux abstentions" ! Ce qu’elle refuse...

Quand on sait que la Commission est composée de :
• M. André SANTINI, membre de droit, délégué d’Issy-les-Moulineaux, Président,
 (Nouveau Centre),•
• M. Franck PERILLAT-BOTTONET, délégué titulaire de la C.A. du Val-de-Bièvre,
(PC)•
• M. Philippe DALLIER, délégué titulaire des Pavillons-sous-Bois, (UMP),•
• M. Michel ADAM, délégué titulaire de Dugny, 
(UMP),
• M. Samuel BESNARD, délégué titulaire de la C.A du Val-de-Bièvre, (PS), 

• M. Jean-Paul LEFEBVRE, délégué titulaire de Noisy-le-Sec, (PS),

• M. Ludovic JAMET, délégué titulaire de Jouy-en-Josas,

(Divers droite).
…et des représentants des associations suivantes :


• Confédération de la consommation, logement et cadre de vie,

• Fédération des Familles de France,

• Union Féminine Civique et Sociale d’Ile-de-France,

• UFC Que Choisir,

• Confédération syndicale des familles (C.S.F),

• Organisation générale des consommateurs (ORGECO).

le suspense grandit...

Les six voix « contre » émanent-elles du collège associatif, ou certains élus ont-ils fait défection ? Si oui, cela préfigure-t-il un coup de tonnerre le 11 décembre ? Les paris sont ouverts.

Source : http://www.eauxglacees.com/Avenir-du-SEDIF-grave-revers-pour?var_mode=calcul