Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

mardi 29 décembre 2009

Des socialistes à contre courant...

Le Monde de ce jour révèle que des militants socialistes commencent à s'inquiéter des réserves d'élus PS vis à vis des DSP! Pour eux, service public et fonction publique sont deux, et ils défendent, avec énergie, la Délégation de Service Public. Est-ce le signe (un bon signe!) que le refus de déléguer à de grandes entreprises, comme Saur, Veolia ou Suez, commence à agacer les cadres des "Trois Sœurs" qui se partageaient assez tranquillement le "marché" de l'eau, en France et "dans les pays en voie de développement"?

Courant et « contre-courant », remous assurés…
estime Marc Laimé, sur son site, ce 29 décembre 2009
:

Veolia, Suez et Saur prennent le parti socialiste français en otage.
L’affaire fera date. Une quinzaine de « haut-cadres » des multinationales françaises de l’eau, membres du Parti socialiste, s’organisent en « collectif militant » pour défendre la délégation de service public, et les profits de leurs entreprises, au sein du premier parti de gauche français, candidat à l’alternance en 2012… Le « Laboratoire des idées » du même PS vient il est vrai de créer un groupe de réflexion sur la gestion de l’eau, et ceci explique en partie cela. Courant et « contre-courant », remous assurés… C’est un article du quotidien français Le Monde qui révèle l’affaire. Car c’en est une...

Source : http://www.eauxglacees.com/Veolia-Suez-et-Saur-prennent-le?var_mode=calcul

Attention : cela veut dire Programme Solidarité-eau et pas du tout: le PS prend l'eau!

Voici donc cette information du quotidien Le Monde, parue dans l'édition du 29 décembre 2009 :

Membres du Parti socialiste, ils sont une quinzaine à avoir constitué un " collectif militant " intitulé " A contre-courant ". Ce nom de baptême témoigne de leur volonté de réagir aux " critiques systématiques " adressées par " certains camarades " contre le principe de la délégation de service public au secteur privé. " Le PS est le parti des services publics mais cela ne signifie pas qu'il doit se penser uniquement comme le parti de la défense de la fonction publique ", écrivent-ils dans un petit opuscule adressé à tous les parlementaires ainsi qu'aux maires socialistes de villes de plus de 10 000 habitants.

Cadres exerçant le plus souvent des responsabilités élevées au sein de sociétés privées (Saur, Veolia ou Suez) " concourant au service public local ", les animateurs de ce collectif veulent " promouvoir un débat que les postures internes et les discours convenus ont trop souvent occulté ". Inquiets de voir ressurgir, notamment dans la presse interne du PS, un discours qui entretient " le doute systématique autour de ce qui ressemble au privé ", ils dénoncent " la confusion, parfois loin d'être involontaire, entre service public, fonction publique et entreprise publique ".

Sans les nommer, le collectif s'en prend à ceux qui privilégient l'affichage de " marqueurs de gauche " au détriment de " la vision et du projet politique ". Ses responsables rappellent que le projet socialiste pour la présidentielle de 2007 prévoyait de " donner aux élus locaux la possibilité de choisir entre la gestion publique et la gestion privée ". Et glissent au passage que le retour à la régie municipale pour le service des eaux à Paris " se fera sans aucune diminution du prix au consommateur ".

Lobbying ?
" A contre-courant ", qui souligne que 1 700 communes de gauche (dont Lyon, Lille, Rennes, Montpellier, Dijon, Evry ou Lens) ont choisi de déléguer au privé leur service public de l'eau, appelle de ses voeux la création " d'autorités indépendantes capables de comparer les niveaux de prix et de service ". Et souhaite en finir avec " le principe sacro-saint du moindre coût " qui s'inscrit " toujours au détriment des salaires et des droits " du personnel des entreprises prestataires. Le collectif souhaite aussi contribuer à une réflexion sur " le rôle de l'entreprise dans la vie démocratique " en " posant la question du partage des gains de productivité entre les clients, les salariés et les actionnaires ".

" Vilipendés lors des réunions de section un jour et sollicités le lendemain pour des emplois et des formations ", les animateurs du collectif " A contre-courant " se disent parfois victimes d'un " procès en sorcellerie ". Leur initiative, cependant, ne risque-t-elle pas d'être assimilée à un plaidoyer pro domo, voire à une forme de lobbying ? " Nos prises de position sont tout à fait autonomes ", se défend Pierre Victoria, délégué aux relations institutionnelles internationales chez Veolia-Eau. " Nous travaillons au sein d'entreprises françaises qui sont des leaders mondiaux dans la gestion des villes. Les socialistes devraient-ils en avoir honte ? ", s'interroge-t-il.

jeudi 24 décembre 2009

Quand Veolia prend le train en marche

Après EDF, la SNCF, bientôt la RATP... Au nom de la libre concurrence, Veolia avance ses wagons et, nous dit-on, entend s'offrir une part du marché du transport ferré. Elle s'étend sur le réseau routier.

Quel appétit! Tout ce qui coule, s'écoule et roule, tout ce qui devient une source de profits, est bon à prendre! Un capitalisme actif, ambitieux, compétent, est au travail, sous nos yeux.

Chaque verre d'eau que l'on boit, à Cergy ou Pontoise se paie. Une part infime, mais réelle, du bénéfice ainsi accumulé, goutte à goutte, servirait-elle à financer une opération de démantèlement du transport public ferroviaire français grâce à la directive européenne ouvrant, depuis le 13 décembre, le marché à la concurrence internationale, pour peu qu'il y ait un trajet dans au moins deux États?


Les lignes françaises sont désormais ouvertes à la concurrence internationale

Veolia, 319000 salariés dans 67 pays a trouvé, en Trenitalia, un partenaire autre qu'Air France (qui s'était retiré, en 2008, d'un projet similaire, pour cause de "crise"). La branche transport de la compagnie de chemins de fer Ferrovie dello Stato a obtenu des créneaux pour faire passer son train grande vitesse : la Freccia Rossa (La Flèche Rouge). Le tandem Veolia-Trenitalia annonce des tarifs des tarifs 30% en-dessous de ceux de la SNCF!


La Freccia Rossa a été construite par Alstom, en France.

Objectif : casser le monopole de la SNCF sur ses TGV, d'ici 2012... Et pas seulement en devenant une compagnie à bas coût (qui rognera sur les salaires) mais en mordant sur le trafic SNCF (axe Paris-Strasbourg-Francfort), en marchant sur les brisées de Thalys (axe Bruxelles-Paris-Lyon) et d'Eurostar (axe Paris-Londres).

Et ce n'est pas tout! Le groupe Véolia et la Caisse des dépôts et consignations sont parvenus, le 21 décembre, à un accord concernant la fusion de leurs filiales Véolia-Transport et Transdev spécialisées dans le transport collectif de voyageurs. La nouvelle entité baptisée Véolia-Transdev, sera détenue à parts égales par Véolia et CDC (Caisse des Dépots et de Consignations), la Caisse devant recapitaliser sa filiale à hauteur de 200 M€ avant la fusion. La RATP, qui détient 25,6% du capital de Transdev, cèdera ses parts afin de permettre la réalisation de l’opération.


La privatisation généralisée passe par Veolia

Veolia est devenu une multinationale impériale! Ceux qui paient ses factures ou ses billets doivent connaître sa capacité à dévorer et digérer d'énormes proies, comme le fait un python, dans une jungle qui n'est pas naturelle mais économique.


Veolia s'occupe aussi de fret

Au fait, si nous, les clients contraints, exigions qu'il y ait une libre concurrence nous permettant de choisir notre fournisseur d'eau, comme on peut, de plus en plus, choisir son fournisseur de gaz, d'électricité ou autre...? Ce n'est pas encore possible! Pourtant, qui n'est pas satisfait d'un produit ou d'un service peut choisir un autre commerce ou une autre source d'approvisionnement. Pas pour l'eau!

Un temps viendra, peut-être, où chaque ménage pourra recevoir, conserver, traiter, diriger vers ses installations, l'eau tombée du ciel. Veolia, alors, devra choisir entre ses multiactivités qui font de cette entreprise pas comme les autres, une grande puissance économique pesant sur les politiques des collectivités et même des États.
Comment économiser l’eau ?

Arrêtons les fuites. Prenons en main notre distribution d'eau!

vendredi 18 décembre 2009

Pourra-t-on encore longtemps pêcher dans l'Oise?

La publication d’un rapport alarmiste, le 16 décembre 2009, à l’initiative du Muséum national d’histoire naturelle (Institut national du patrimoine naturel) et du Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), validé par un comité d’experts de la société française d’ichtyologie, du Muséum, de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, de l’Université Lyon-1 et de l’UICN, ne doit évidemment rien au hasard. En plein « Copenhague » en déroute, et quinze jours avant l’inauguration en grande pompe de l’Année de la biodiversité, les larmes de crocodile vont à nouveau jaillir. En pure perte, comme à l’accoutumée…


L'esturgeon nous a à l'œil

2010 sera l'année de la Biodiversité. Selon un rapport publié récemment, près du quart des espèces de poissons d'eau douce vivant en France sont menacées de disparition.

L'étude a porté sur 69 des 95 espèces connues en France métropolitaine. La plupart des espèces non étudiées sont des nouvelles venues sur le territoire, introduites par exemple au 19ème siècle comme le Silure glane ou l'Omble de fontaine. Le résultat majeur : 15 espèces sont menacées de disparition à court terme. En outre 22 espèces sur les 69 ne sont en réalité pas classées faute de données suffisantes.

Cette étude résulte d'un travail commun mené par les équipes du Muséum national d'histoire naturelle (Institut national du patrimoine naturel) et du Comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), validé par un comité d'experts de la société française d'ichtyologie, du Muséum, de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques , de l'Université Lyon-1 et de l'UICN.

Le document rappelle que quatre espèces connues par l'archéo-zoologie en France sont disparues à l'échelle mondiale ou sur le territoire métropolitain (Corégone fera, Coregone gravenche, Alphanius d'Espagne et Cyprinodonte de Valence).

Les quatre espèces dont la situation est la plus grave sont l'esturgeon européen, l'anguille européenne, le Chabot du Lez et l'Apron du Rhône.

Civelles (anguilles jeunes)

Les causes de ces situations sont diverses. Destruction des milieux naturels, et en particulier de reproduction, par l'extraction de granulats, curage des étangs, drainage agricole, pollution des eaux d'origine industrielle ou agricole, barrages et pêche excessive légale ou illégale. Les causes sont d'importance variable pour chaque espèce. Ainsi, la civelle est menacée par un braconnage important. Le Chabot du Lez souffre de la pollution, le brochet de la réduction de ses zones de reproduction.

Le brochet, le prédateur de nos rivières, présent dans l'Oise est en danger.

Pour chacune de ces espèces, seules un plan de sauvegarde - sur l'espèce et son milieu - mené avec constance permettrait d'éviter leur disparition.

Prenons l'exemple de l’Esturgeon européen, le plus grand poisson migrateur de France, passe la majeure partie de sa vie en mer et rejoint les eaux douces pour se reproduire. Autrefois présente dans tous les grands fleuves d’Europe occidentale, cette espèce amphihaline a progressivement disparu au cours du XXème siècle de la majeure partie de son aire de répartition. Elle ne compte plus désormais qu’une seule population de quelques milliers d’individus, dont les derniers sites de reproduction sont limités au bassin versant Gironde-Garonne-Dordogne, et dont les jeunes et les adultes fréquentent les eaux marines de l'Atlantique nord-est, de la Manche et de la mer du Nord. L’espèce est classée “en danger critique d’extinction”, en France tout comme au niveau mondial.

L'esturgeon, un poisson mythique, tout près de disparaitre.

Prisé depuis longtemps pour la qualité de sa chair et la production de caviar, l’esturgeon européen a fortement souffert de la surpêche. Bien que protégé et interdit à la pêche en France depuis 1982, il fait encore l’objet de captures accidentelles à l’embouchure des grands estuaires ou en mer. La présence de barrages représente une menace supplémentaire pour l’accomplissement de sa migration, les passes à poissons existantes n’étant pas adaptées à sa grande taille. De plus, son âge élevé de maturité sexuelle (environ 10 ans pour les mâles et 15 ans pour les femelles) entraîne un rythme très lent de renouvellement de ses populations.

Une dernière cuiller pour Noël ?

jeudi 17 décembre 2009

AQUIRIS et les dangers de la DSP

Aquiris ou la preuve par l'exemple des dangers
de la délégation d'un service public essentiel.


De... "notre correspondant à Bruxelles", ou histoire belge d'une pétition qui circule sur la toile (1)

L'arrêt de la station d'épuration de Bruxelles-Nord, décidé unilatéralement par Aquiris, filiale du groupe français Veolia-Environnement, a eu et continue d'avoir des conséquences dramatiques pour les trois rivières flamandes dans lesquelles se déversent, maintenant, la moitié des eaux usées de la ville de Bruxelles, et pour tous leurs riverains.

http://www.flowbru.be/flowbru/liens/aquiris.jpeg
Quelles qu'aient été les raisons de cette cessation d'activités, elles ne sauraient excuser le comportement irresponsable de cette société qui a osé polluer gravement une région entière dans le seul but de faire monter les enchères dans sa négociation avec les services de la Région de Bruxelles-Capitale pour décider qui devait assumer la responsabilité, et donc le coût, de dégager l'entrée de la station.

La “sécurité” invoquée par l'exploitant pour justifier cet arrêt a bon dos. Son intention proclamée de rétablir le fonctionnement de la station et de se présenter comme sauveur allant “au-delà de ses obligations contractuelles” est particulièrement cynique: il pouvait très bien prendre ce genre de décision avant d'anéantir volontairement ses “années d'efforts pour assainir les eaux de la Senne, du Ruppel, de l'Escaut et d'autres rivières”.(2)

http://www.pereubu.be/wp-content/uploads/2009/06/scans3.jpg

Le débat tend maintenant à épouser les lignes, classiques dans notre pays, de la querelle communautaire : les eaux usées bruxelloises ont pollué des rivières flamandes, reflet du cycle de l'eau qui se joue bien des frontières humaines. Ce débat est inévitable aujourd'hui mais sans doute pas le mieux adapté à la question qui nous occupe ici: quoi qu'il advienne de la Belgique, néerlandophones et francophones resteront voisins et continueront de devoir gérer ensemble leurs rivières communes.

La question de savoir au nom de quoi une entreprise privée peut se permettre de prendre en otage l'environnement d'une région entière par le monopole qu'elle détient de la gestion d'un service public essentiel est beons donc à la Région de Bruxelles Capitale de prendre les mesures qui s'imposent :
-Prendre le contrôle d'Aquiris pour que pareil scandale ne se reproduise pas.
-Associer démocratiquement l'ensemble des riverains des rivières concernées, et leurs institutions représentatives, à la gestion des eaux des bassins versants qui traversent la Région pour ne pas laisser la question de l'eau otage de nos querelles communautaires.

(1) http://5860.lapetition.be/
(2) Pollution Senne : la station d'épuration va être réactivée, RTL Info, 16/12/2009.
http://www.rtlinfo.be/info/votre_region/bruxelles/293928/pollution-senne-la-station-d-epuration-va-etre-reactivee
http://blog.mondediplo.net/local/cache-vignettes/L372xH405/l-eau-un-bien-precieux-02464.jpg

mardi 15 décembre 2009

Il y a de l'eau dans le radiateur!

Cergy-Pontoise est chauffé au bois. Bravo. Mais par CYEL-Velkia-Veolia... "Comme d'habitude"!

L'association "Abonnés Chauffage urbain" réagit. Elle met les choses au point, et ce point : sur les "i". Son approche rejoint la nôtre : qu'il s'agisse du chauffage urbain ou de la distribution d'eau, la DSP fait la part belle à Veolia et la CACP ne peut pas l'ignorer. AGLEAU est solidaire de cette approche réaliste, écologiste et favorable aux intérêts des Cergypontins.

Voici le texte intégral du document diffusé par "Abonnés Chauffage urbain".


LE RADIATEUR ENCHAINÉ

ÉDITION SPÉCIALE DÉCEMBRE 2009

La presse locale (la Gazette du Val d’Oise) et le magazine de décembre Douze comme une, de la CACP, ont communiqué récemment, suite à l’inauguration de la chaufferie bois, à propos de l’utilisation du bois comme énergie pour chauffer des logements, des bureaux et des équipements publics des villes de Saint-Ouen l’Aumône, Eragny, Pontoise et Cergy.



L’emploi de ce combustible a d’indéniables qualités :


- Le bois a un impact environnemental plus faible que le charbon ou le fuel,

- Il constitue une ressource énergétique (trop) peu valorisée,

- Son prix est plus stable et plus faible que les énergies fossiles (charbon et fuel),

- Il évite l’achat de charbon à l’étranger

- Son utilisation crée des emplois,

- Ajouté à la production de chaleur par brûlage des ordures ménagères, l’emploi du bois a permis une baisse substantielle de TVA.

C’est pourquoi, notre association salue, comme il se doit, la naissance de la chaufferie bois.

INAUGURATION EN GRANDE POMPE.

L’inauguration de la chaufferie bois a eu lieu le 4 décembre. Et l’on doit reconnaître que DALKIA sait recevoir : on était au 7ème CYEL !

Mais revenons sur les discours et attachons-nous, plus particulièrement, à certaines informations données, à cette occasion, par le Président de la CACP.


1 – « Treize pour cent » - 13% - Voilà la baisse tarifaire dont ont bénéficié les abonnés du fait de l’éviction de la SDCCP (ancien chauffagiste primaire) et de l’arrivée de CYEL.


Mais qui a été à l’origine de ce changement ?

Qui a tout tenté, même par des moyens peu orthodoxes, pour faire capoter ce changement ?

Qui aurait dû attendre 2017 pour occuper la place (rentable si l’on en juge par les coups bas échangés entre les protagonistes) ?


Tous ces beaux messieurs qui se congratulent et s’auto-congratulent n’ont même pas eu l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que ces changements se sont faits contre eux et malgré eux, grâce à des citoyens épris de justice sociale…


PREMIÈRE QUESTION : comment nos élus de la CACP, qui ont fait délibérément perdurer l’ancienne délégation qui était plus chère de 13%, vont-ils indemniser les abonnés du chauffage urbain puisque, de leur seul fait, ceux-ci ont été victimes d’une surfacturation pendant des années ?


DEUXIEME QUESTION : Honnêtement, peut-on parler du chauffage urbain à Cergy-Pontoise sans citer notre association ?

Alors, merci qui Monsieur le Président ?


2 - « Pas besoin d’être écologiste pour faire du développement durable » !

C’est ainsi que s’exprime le Président de la CACP dans la Gazette du mercredi 9 décembre 2009. À Cergy-Pontoise aussi, il y a des révisionnistes, c'est-à-dire des personnes qui ré-écrivent l’histoire (à leur avantage évidemment !). La saga réelle des circonstances de l’arrivée du bois comme énergie à Cergy-Pontoise est la suivante : en 2003, les écologistes, au sein de ce qu’on appelait encore la gauche plurielle, avaient avancé cette idée. Leur initiative avait reçu un avis très défavorable et avait été taxée de « ringarde ». Vous connaissez la suite : les effets du réchauffement climatique étant de plus en plus prégnants, cette idée au départ « ringarde » s’était imposée… Il nous faut donc « rendre à César ce qui appartient à César et aux écologistes ce qui leur revient » !


3 – Le côté novateur de la chaufferie bois !

L’inauguration en grande pompe de la chaufferie bois a été, pour la CACP et DALKIA, une grosse opération de pub : « la plus grosse chaudière bois de France » !

Si elle est, effectivement, la plus puissante de France, elle vient après de nombreuses autres installations du même genre … Grenoble avait créé 2 chaufferies bois en 1994… Quinze ans déjà !

Rappelons-nous qu’à cette époque le SAN était favorable à la création d’une cogénération gaz qui aurait eu pour particularités :

- de mettre sous cocon la chaudière charbon dont l’amortissement n’était pas terminé… Il ne l’est toujours pas à ce jour !

- De ne pas faire baisser le coût du MWh : tout le bénéfice pour SDCCP !

Mais notre association veillait et a fait capoter le projet… Avec le prix du gaz qui s’est envolé depuis (et ce n’est pas fini…), nous avons évité une catastrophe majeure sur la ville nouvelle !

Dire que l’emploi du bois est bénéfique pour la planète n’est pas faux mais réducteur : pour mettre en œuvre l’utilisation du bois, il faut :

- Des machines,

- Des camions pour le transport (40 000 tonnes/an : 20 Tonnes = 2 000 camions/an… Or,

LA SEULE ÉNERGIE QUI NE POLLUE PAS EST CELLE QUE L’ON NE CONSOMME PAS !




Mais rien, dans Douze comme une qui parle de faire baisser la consommation d’énergie. Pire, le contrat de délégation contient des clauses qui empêchent, dans certaines circonstances, les économies d’énergies ! Et rien, non plus, sur LE FONDS CHALEUR (requête sur Google par exemple : « le fonds de chaleur est en place ». Et la question qui vient immédiatement à l’esprit : pourquoi une chaudière gaz-gaz dont le coût suit celui du pétrole ? Veut-on reproduire l’erreur de la cogénération ?

De plus, comme pour la délégation de l’eau, les élus lancent des investissements bien supérieurs aux besoins : il aurait fallu commencer par faire baisser les consommations. Ainsi, les investissements auraient été moins lourds et l’argent économisé aurait pu être utilisé pour aider les ensembles immobiliers à réduire les consommations d’énergie (ou d’eau pour la DSP de l’eau).

Les raisons qui sous-tendent les systèmes industriels et capitalistiques ne sont pas en phase avec le devenir de la planète …


4 – Illustration des affirmations ci-dessus.

Nos élus sont en train de mettre en place des groupes de travail pour promouvoir UN DEVELOPPEMENT DURABLE :

- Ville de Cergy : Commission du développement durable (on y réfléchit depuis plus de 2 ans !)

- CACP : Conseil consultatif du développement durable (existence plus récente).

Mais ces commissions n’incluent pas de représentants des services publics : Chauffage, eau, ordures ménagères… Et les abonnés du chauffage urbain ne font pas partie du tour de table : nos analyses iconoclastes et nos propos politiquement incorrects pourraient avoir choqué …

En ce qui nous concerne, nous voyons dans l’éviction de notre association de ces instances consultatives une preuve de la pertinence de notre action.

Forts de nos succès passés :

- La justice nous a donné raison contre le politique,

- Nous avons fait rétablir une certaine concurrence,

- Nous avons fait améliorer le contrat de DSP, (économies, légionellose…)

- Nous avons fait baisser les prix,

- Nous avons évité la catastrophe cogénération gaz etc…


Nous allons continuer à marquer le paysage énergétique cergypontain de notre présence au sein des groupes consultatifs (si nous sommes invités…) ou en dehors si notre action n’est pas reconnue.

Et nous (re)demandons, dès cet instant, la mise en place d’une réelle politique environnementale vers toute la population, en général, et des abonnés du chauffage urbain, en particulier.

Source : Association "Abonnés Chauffage Urbain" – Maison de quartier des Touleuses - 01 30 31 26 06.


samedi 5 décembre 2009

La communauté d'Agglomération n'a plus rien à refuser à Véolia!

La délégation de service public, mieux nommée : abandon du service public (abandon par une collectivité locale à une entreprise privée) s'est étendue, depuis le mois de novembre, à une nouvelle tranche du service de chauffage urbain. Dans son dernier numéro mensuel de l'année 2009, le Magazine Douze comme Une consacre, en effet, tout un dossier à la nouvelle chaufferie au bois installée sur le site de la chaufferie centrale d'agglomération de Saint-Ouen l'Aumône.


Le magazine gratuit de l'Agglomération de Cergy-Pontoise

Les 70000 Cergypontains dont le logement est relié au réseau de chauffage urbain pourraient se réjouir de cet apport de la chaufferie biomasse qui va représenter 20% de l'énergie consommée.

Le dossier d'autosatisfaction des élus de la CACP, fondé sur la même démonstration que pour le dossier consacré, récemment, à sa politique de gestion de l'eau, consiste à laisser croire que la communauté d'Agglomération s'occupe elle-même des intérêts de ses administrés. En réalité, elle délègue ses responsabilités à Véolia-environnement, gigantesque entreprise privée.


Le logo de notre Agglomération : Cergy-Pontoise, énergies... déléguées?

Loin de nous la pensée que les compétences des personnels de Véolia soit à remettre en cause! Cependant, les intérêts financiers et commerciaux de cet état dans l'État (rappelons-nous que le président de Véolia, Henri Proglio, est aussi, depuis peu, le patron d'EDF!) ne peuvent passer après les intérêts des usagers...

Alors que lit-on, dans Douze comme Une qui atteste que l'Agglomération a livré un nouveau pan de ses activités à un partenaire qui ne cesse d'élargir son influence (qu'il s'agisse de l'eau, du chauffage, des transports, de la propreté et du traitement des déchets!)? Eh bien, que cette belle initiative est "opérée par la société CYEL, filiale de Delkia, dans le cadre d'un contrat de délégation de service public" (sic). Pour faire écologiste, on ajoute que "cette chaufferie fait partie intégrante de la démarche de développement durable adoptée par la communauté d'Agglomération" (page 9). Avec l'apport d'Aurore environnement qui incinère nos déchets ménagers, ce serait 25000 logements qui utiliseraient 60% d'énergies renouvelables!


Oui, Dalkia, c'est Véolia!

Nous n'examinerons pas ici le détail de cette politique qui constituerait, nous dit-on, "un formidable défi environnemental". Ce que nous constatons, c'est que, de CYEL à CYO, c'est, encore et partout, à Veolia-environnement que nos élus confient notre confort quotidien. Le nombre de collectivités qui ne se satisfont pas de la gestion de cette machine à profits ne cesse de croître, en France. Les élus de Cergy-Pontoise non seulement n'ont pas les mêmes inquiétudes mais ne cessent de s'en remettre à ce géant multifonctionnel!

CYEL: la gestion du chauffage urbain de Cergy-Pontoise est confiée à Veolia!
CY, (comme Cergy). Ó (comme eau), CYÓ : la gestion de l'eau de Cergy-Pontoise est confiée à Veolia!

Alors M. Thierry d'Allancé, chef d'agence Dalkia, filiale énergie de Véolia-environnement, peut se féliciter (on le comprend!) que "la biomasse fasse partie intégrante de la stratégie de Dalkia" (page 10). "À l'heure du sommet de Copenhague" écrit Jean-Marie Rollet, vice-Président de la CAVCP..., "le bois est une énergie qui mériterait d'être plus largement utilisé par les collectivités locales". Certes! Mais pas en en approvisionnant le capitalisme vert avec nos factures d'eau et de chauffage! Que ces collectivités locales ne délèguent pas leurs responsabilités, mais les exercent! Cela couterait moins chers aux usagers que lorsqu'ils sont réduits à l'état de clients...



mardi 1 décembre 2009

Pour la gestion de notre eau, en Ile de France, les luttes continuent

Le scandale du tarif de l’eau


Il y a presque un an, le 11 décembre 2008, M. André Santini, président du Syndicat des eaux d’Ile-de-France (SEDIF), qui regroupe 142 communes, et dessert plus de 4 millions de Franciliens en eau potable, annonçait une baisse du tarif de l’eau pour faire voter la reconduction de la délégation de service public détenue par Veolia depuis 1923. Les audits officiels avouaient «
des possibilités d’économie » de 40 à 45 millions d’euros par an ! L’UFC Que choisir évoquait même une somme de 85 millions d’euros. Aujourd’hui M. Santini a oublié ses belles promesses. Pire, en tant que Président du Comité de bassin Seine Normandie, il justifie de futures augmentations du tarif de l’eau sous prétexte de lutter contre la pollution par les eaux résiduaires, pointée du doigt par l’Union européenne. La semaine précédente, les usagers étaient appelés à payer davantage pour colmater les fuites d’eau… Que sont devenus les 40 à 45 millions d’euros indûment perçus par Veolia en 2009 ? Et en 2008 ? Et en 2007 ? Ces bénéfices injustifiés doivent être remboursés par Veolia aux Franciliens.


Le nouveau contrat toujours en suspens.



La procédure d’appel d’offres du futur contrat suit son cours dans la plus totale opacité ! Quatre entreprises auraient été retenues. Une « commission spéciale » va examiner les offres d’ici janvier ; ensuite le bureau du SEDIF choisira une entreprise en mars, et les 142 délégués du SEDIF devront valider cette décision en avril (sans doute le 1er avril, au vu de la façon dont leur avis est pris en compte !) Entre temps, aucune information, aucune concertation… Pour percer ce mur de silence, plusieurs actions sont en cours sur lesquelles nous souhaitons vous informer :
  • - Un recours au tribunal administratif contre la délibération du 11 décembre 2008 qui ne respecte ni l’esprit, ni la lettre de la loi Sapin. Ce recours est porté par la coordination EAU Île de France et par une dizaine d’usagers et d’élus à titre individuel.
  • - Une saisine de la Haute autorité de la concurrence par les élus de « l’Appel pour une Gestion Publique de l'eau en Ile de France », notamment sur le refus de l’allotissement, de nature à empêcher la concurrence de jouer son rôle.
  • - Une demande auprès de la Chambre régionale des comptes d’examiner le budget 2009 et les économies possibles et non réalisées. Cette demande est portée par les élus de « l’Appel pour une Gestion Publique de l'eau en Ile de France » et par la coordination EAU Île de France.

Un appel pour les élections régionales


Les élus de « l’Appel pour une Gestion Publique de l'eau en Ile de France » et la coordination EAU Île de France vont s’adresser aux différentes listes en présence en Île de France sur plusieurs points :
  • - quelle baisse du tarif de l’eau pour les usagers domestiques et quel autre financement des services de l’eau ?
  • - quelle sera leur action à la région en faveur d’une gestion publique ?
  • - quelle organisation de la gestion de l’eau au niveau régional et comment permettre une participation des usagers ?

CONTACTS :
Les élus de « L’Appel pour une gestion publique » – Christian Métairie : 06 20 82 29 95
Les usagers de la Coordination Eau IDF – Jean-Claude Oliva : 06 22 72 25 59


http://eauidf.blogspot.com/