Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

mardi 14 juin 2011

Sous l'eau, on trouve toute la politique de Berlusconi et Sarkozy



Confier la gestion d'un service public au privé, c'est bien une privatisation !


C'est un succès historique pour les militants de l'eau du monde entier! Le référendum d'initiative populaire en Italie a obtenu une participation de 57% des inscrits, soit plus que les 50% nécessaires à sa validation : ce n'était pas arrivé depuis 1995 !

Plus de 95% des votants ont refusé la privatisation de l'eau et ils ont été aussi nombreux à refuser que des profits soient réalisés sur l'eau. Les tenants de la privatisation n'avaient pourtant pas manqué de leur expliquer qu'ils se trompaient, qu'en fait, il ne s'agissait pas de privatisation car la propriété des installations serait restée publique... comme en France ! Mais les Italiens n'ont pas été dupes, ils ont bien compris que confier la gestion d'un service public au privé, c'est bien
une privatisation !



A l'heure de la victoire, il ne faut pas oublier les étapes du chemin etla longue obstination de nos amis italiens. Les 1,7 millions de signatures recueillies pour obtenir le référendum. Les centaines de comités dans toute l'Italie regroupant citoyens, associations, salariés et syndicats des services publics, élus locaux, etc. Les deux manifestations monstres à Rome en mars 2010 et en mars 2011. Une dynamique citoyenne s'est construite depuis des années -on se souvient du Forum alternatif mondial de l'eau (FAME) à Florence en 2003- et a su trouver le soutien des forces de gauche comme de l'Eglise catholique, tout en s'affirmant de façon autonome avec le Forum italien des mouvements pour l'eau.

Et si nous suivions le chemin de nos amis italiens ? Et si nous étions capables de nous rassembler, de nous coordonner, citoyens, associations, salariés et syndicats des services publics, élus locaux, etc., pour constituer un grand mouvement pour l'eau en France et dans d'autres pays ? Et si le FAME en 2012 à Marseille cette fois, était le point de départ de ce mouvement ?

Remarquons enfin que la majorité absolue des électeurs italiens (plus 54% des inscrits) s'est prononcée pour la gestion publique de l'eau. Il n'y a pas de forces politiques capables de tels scores depuis bien longtemps en France et dans de nombreux pays européens! Cela donne la mesure de la légitimité politique du combat pour l'eau. Et l'eau a débordé et s'est mutuellement renforcée avec d'autres combats comme le rejet du nucléaire et le rejet de l'impunité de Berlusconi. Face à la désaffection qui frappe les institutions politiques, le combat pour l'eau montre la voie du renouveau citoyen !

Cette formidable maturité citoyenne mérite d'être entendue ! Il faut arrêter de jouer avec la démocratie et de décider à la place des citoyens des grandes questions publiques comme la gestion de l'eau ou le nucléaire. Il faut au contraire rendre la parole aux citoyens : exigeons que plus aucune privatisation, que plus aucune reconduction de délégation de service public, ne puisse se faire sans vote de la population !

Jean-Claude Oliva


dimanche 12 juin 2011

Face à Berlusconi, les Italiens se mouillent !

Gregorio Borgia/AP/SIPA

Dimanche et lundi, les Italiens sont appelés à se prononcer sur trois questions-clés par référendum. Faut-il revenir à l'énergie nucléaire ? Faut-il privatiser la gestion de l'eau ? Faut-il abroger le principe de l'immunité de Silvio Berlusconi ? Une épreuve décisive pour le gouvernement du Cavaliere. Face au black-out de la télé, les associations, les artistes et même l'Eglise se sont mobilisés pour appeler à voter avec des initiatives souvent originales et spectaculaires.

Cette semaine, un impressionnant bouche à oreille et de nombreuses initiatives populaires ont vu le jour dans toute l'Italie. Une mobilisation générale pour appeler les citoyens à participer dimanche et lundi aux deux "référendums abrogatifs" des lois sur la privatisation de l’eau et le retour au nucléaire.

Pas d'affiches, mais des drapeaux

La législation italienne prévoit la possibilité d’organiser, sur demande directe du peuple, un référendum pour abroger une loi.

  • Première condition: la demande doit être présentée par au moins 500 000 électeurs et être ensuite validée par la Cour Constitutionnelle.
  • Seconde condition: pour que le référendum soit effectif, la participation doit dépasser les 50% des inscrits.

Depuis 1995, aucun "référendum abrogatif d’initiative populaire" n’a réussi à surmonter l'un et l'autre de ces deux écueils.

La priorité des Comités qui ont proposé le référendum a été cette semaine de mobiliser: pas d’affiches, mais des drapeaux aux fenêtres, à l'arrière des scooters, autocollants sur les voitures et dans les bus. La campagne référendaire est faite maison. Sur le site du Comité promoteur du référendum, on insiste sur la diffusion interpersonnelle:

"Nous devons convaincre au moins 25 millions d’Italiens d'aller voter. Vu l’obstructionnisme des chaines télévisées il ne nous reste plus qu’à utiliser le bouche à oreille et bien entendu utiliser aussi les réseaux sociaux. Écrivez-le sur vos profils Facebook, partagez-le sur les murs de vos amis, écrivez des mails, envoyez des SMS, passez des coups de téléphone. Nous devons toucher tout le monde, et aussi ceux qui n’utilisent pas internet!"

Mobilisation créative

La mobilisation pour l'eau recrute, elle, jusqu'à l'Eglise catholique. Piazza del Popolo, le rendez-vous était donné aux religieux, prêtres, sœurs


Les artistes n’ont pas manqué à l’appel. Le comité "Artistes pour l’eau bien commun" a organisé de grands concerts à Milan, Turin et vendredi à Rome. Pour l'occasion, les groupes de Mario Asti, Radici nel cemento, Kabilà ont composé des titres inédits sur le thème de l’eau.

D'autres petits groupes se sont également baladés dans les rames du métro, chantant "si ce week end tu veux aller à la mer, va voter avant".

Mais c’est autour des Nasones (littéralement "gros nez"), petites fontaines publiques qui font la fierté des Romains, qu’est venue l’initiative la plus efficace. Le groupe du Comité pour l’eau a organisé les funérailles des distributeurs d'eau gratuite qui coulent jour et nuit dans la ville.

Les fontaines se sont alors mises à parler : "A l’aide" crient certaines, "l’eau est le sang de la terre", "Ta mort m’a asséché le cœur", disent d’autres."Sans toi le monde sera plus aride", lit-on encore sur les pancartes qui entourent les fontaines et leurs couronnes de fleurs mortuaires.

Rendez-vous mardi 13 juin pour vérifier l’efficacité de la mobilisation citoyenne et de ses méthodes toujours plus créatives.

mercredi 11 mai 2011

mardi 10 mai 2011

La gestion de l'eau : priorité politique partout

1 - Qu'est-ce que Eau Secours 34 ?

Eau Secours 34 est un collectif de citoyens de l’Hérault qui se donne pour buts :

  • d’informer les usagers et consommateurs d’eau, en vue de les aider à faire valoir et respecter leur droit à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement,
  • de défendre la notion que l’eau, bien vital pour l’humanité, ne saurait devenir une source de profit pour des entreprises privées ou des groupes financiers,
  • d’obtenir en conséquence que la gestion de l’eau et de l’assainissement relève du service public,
  • d’intervenir dans tous les débats publics et études touchant à la gestion des ressources en eau, au niveau local, national et mondial et dans une perspective de protection de l’environnement,
  • de coordonner ses interventions avec tous les acteurs sociaux agissant sur ces thèmes au travers de réseaux plus larges.

Eau Secours 34 est devenu une association loi 1901 en avril 2009 (statuts).

( http://eau34.ouvaton.org/ )


2 - Coutances :



Dans le parc de Coutances : Qui boira l'eau ? Le renard ou la cigogne ?

Le collectif Eau secours fera le tour des habitations coutançaises

Le collectif Eau secours veut mettre en débat la gestion de l’eau. Le jeudi 3 février dernier, le conseil municipal a accepté le principe d’un nouveau contrat avec un opérateur privé, pour 12 ans. Comme moyen d’action, le collectif a décidé de faire du porte à porte, factures d’eau en main. Ses membres pensent pouvoir convaincre les Coutançais en détaillant la part qui revient à l’opérateur privé, celle consacrée à l’assainissement et au réseau.


3 - Orléans


La source, en le jardin public d'Orléans.

Avec le son :
http://www.dailymotion.com/video/xf2t7y_20100929-f3orleans-eausecours_news


Nous allons, citer, désormais, progressivement, tous les organismes, engagés, en France, comme AGLEAU, dans des luttes à long terme, qui ne veulent en rien laisser l'eau devenir une marchandise. AGLEAU.



mardi 3 mai 2011

Les États généraux de l'eau à Bruxelles

Appel à tisser le fil de l'eau

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A partir du mois d’avril, et ce pendant plusieurs semaines, Bruxelles sera le théâtre d’une grande réflexion citoyenne sur la place de l’eau dans notre capitale. Les États Généraux de l’Eau à Bruxelles / Staten Generaal van het Water in Brussel, nom officiel de cet événement, se veulent une plateforme de réflexions sur l’eau à la fois comme Bien Commun, comme objet de gestion urbaine et comme lieu de participation citoyenne.

L’idée originelle de lancer ce projet date du début de l’année 2010, pendant la « crise » de la station d’épuration Stepnord, au nord de la capitale belge, qui mit publiquement en évidence les difficultés de l’inclusion de la sphère privée dans le financement de grands projets de gestion publique. Ce conflit structurel entre sphères publique et privée étale au grand jour l’exclusion systématique des citoyens pour ce qui a trait à la gestion des ressources en eau, dont ils paient pourtant les services. L’eau, bien commun de l’humanité, devient progressivement – si ce n’est déjà fait – un bien « économique » comme un autre. Pourtant, par définition, l’eau est un élément essentiel à la vie, irremplaçable et public ! Malgré tout, le citoyen est devenu exclu du processus de gestion, et n’est plus qu’un simple « payeur de service ». Autre élément fondamental dans cette prise de conscience citoyenne, lié au premier, l’eau a progressivement disparu du paysage de la ville par l’industrialisation, la pollution, le voûtement ou l’enfouissement des rivières (le Maelbeek, la Senne…), le développement exponentiel de voiries, l’imperméabilisation des sols amenant l’eau à être évacuée au plus vite vers le réseau d’égouttage…

C’est sur ce double-constat que des membres de la société civile de Bruxelles ont voulu réagir face à cette distanciation progressive de leur pouvoir légitime sur une ressource qui leur (nous) est vitale, dans le but de réconcilier la ville avec l’eau. Portés par un comité de pilotage composé de plusieurs organisations1 ainsi que par un Groupe de Recherche (composé d’architectes, de scientifiques, de représentants de comités de quartier, de conseillers politiques, d’artistes, entre autres), l’objectif est de réfléchir et agir ensemble afin de peser sur les politiques publiques en matière d’eau. Élaboration d’un plan de gestion de l’eau et de propositions politiques, organisation de colloques, de festivals de l’eau et autres animations artistiques et culturelles, rencontres entre citoyens et politiques sont au programme de la préparation des États Généraux de l’Eau à Bruxelles. Au cœur de cette initiative, on retrouve le désir de mettre en pratique le concept de participation citoyenne, ici dans le cadre du développement d’une nouvelle culture de l’eau à Bruxelles.



De nos jours, la participation citoyenne est au centre de nombreux débats politiques et même universitaires. Ces dernières années, la faiblesse croissante de la participation citoyenne évolue, en effet, main dans la main avec un public de plus en plus critique de l’action des gouvernements. A l’image d’un aimant, les deux parties semblent se rejeter : la démocratie représentative est en crise. C’est tout aussi vrai au niveau des États-nations (baisse des taux de participation aux élections, mécontentement des populations) qu’au niveau européen. L’Europe est ainsi souvent pointée du doigt pour son déficit démocratique, ses eurocrates enfermés dans une tour d’argent et ses citoyens au mieux critiques mais trop souvent désintéressés de ce qui se passe à « Bruxelles ».

Toutefois, la participation est la source ultime de la légitimation des décisions politiques et se trouve au cœur du modèle démocratique. Faut-il rappeler que la démocratie repose sur de nombreux principes dont celui de la souveraineté populaire ? Le peuple souverain doit être à la base des décisions que vont par la suite le lier. Il doit donc retrouver sa place au cœur de ce que l’on appelle la sphère publique et participer à la prise de décision concernant le « vivre-ensemble ». Que ce soit les jurys citoyens, les forums politiques en ligne ou les réunions de quartier, de nombreuses initiatives voient actuellement le jour, soutenues et même encouragées par les politiques en mal de légitimité. Le fossé qui sépare le peuple de ses représentants ne peut disparaître que grâce à une réelle participation citoyenne. Il ne faut pas prétendre consulter les citoyens mais le faire vraiment. De la même manière, il ne faut pas critiquer les politiques si nous ne sommes pas prêts à être des citoyens consciencieux, informés et guidés par un réel désir d’améliorer notre quotidien ainsi que celui de nos concitoyens.

Les États Généraux de l’eau à Bruxelles s’inscrivent dans cette démarche. En effet, les enjeux environnementaux, le droit à une vie humaine décente pour tous les membres de la société ainsi que le droit à la vie pour les générations futures, sont qualifiés d’intérêts généralisables. Autrement dit, il est souvent considéré que des citoyens réunis en assemblée dans le but d’atteindre une décision collective auront plus de facilité à le faire si l’enjeu en question va dans le sens de l’intérêt de tous. La protection de l’environnement, en tant que domaine qui nous concerne tous et qui touche directement notre vie quotidienne, devient l’intérêt de tous. L’accès à une eau potable de qualité et à une qualité de vie qui respecte la sacralité de l’eau et de l’autre sont les bases d’une société qui vise le bien commun.

Les citoyens, réunis en assemblée – ou en États généraux comme ici – ont donc la possibilité de reprendre possession de la sphère publique, ce lieu de participation qu’ils vont s’approprier de nombreuses façons. Non seulement au travers de débats et de colloques mais aussi par l’intermédiaire de créations artistiques (festival de films, expositions, etc.), il sera question d’orienter les politiques publiques régionales en matière de gestion de l’eau en faveur d’une réconciliation de l’eau et de la ville. C’est ici que les États Généraux marquent des points. En effet, toutes les formes de discours seront invitées à participer à ce débat. Il sera donc possible, pour une partie de la société très souvent exclue des débats car située en dehors des normes classiques du discours politique, de se faire entendre. En effet, ce n’est pas qu’une discussion formelle qui prendra place mais aussi un appel à « l’Agir créatif » ou à la discussion au travers de l’art, le cinéma et même l’imaginaire collectif en lien avec l’aspect mystique de l’eau.

Ce n’est plus seulement l’ingénieur, l’économiste ou le technocrate qui sera en amont des décisions liées à la gestion de l’eau en région de bruxelloise mais l’ensemble de la population intéressée par le sujet. Ces États Généraux sont donc une chance pour les bruxellois de tous horizons de se rassembler, de discuter et de partager autour de l’eau, source de vie, et de reprendre en main la sphère publique, source de démocratie. Et parce que l’eau s’immisce dans tous les aspects de l’organisation humaine, c’est la redéfinition de notre rapport à la ville et à notre vie que les organisateurs de ces États Généraux nous proposent d’accomplir. Un bien beau projet qui mérite la participation du plus grand nombre…

Ces États généraux commencent par un Colloque d’ouverture qui aura lieu les 6 et 7 mai en la salle Dupréel à l’ULB. Les Etats Généraux de l’Eau à Bruxelles (EGEB) sont une proposition de la société civile soutenue par la Ministre de l’Environnement.




Anaïs Camus & Alexis Carles

mardi 26 avril 2011

Un référendum escamoté ?



Saisie par l’opposition, la Cour constitutionnelle avait validé la demande de tenue d’un référendum. Le scrutin visait à prolonger le moratoire sur le nucléaire, établi par un référendum en 1987, juste après la catastrophe de Tchernobyl, le gouvernement italien ayant décidé la reprise du programme nucléaire, à partir de 2013.

Deux autres référendums, à propos de la réforme du marché de l’eau visant à attirer les investissements privés, avaient également été validés. Les opposants refusaient la privatisation d’un bien public.


Associations, comités, syndicats, partis politiques, institutions, étudiants et citoyens sont venus, de toute l’Italie, pour revendiquer à l’unisson: «Non au retour de l’énergie nucléaire en Italie » et « Non à la privatisation de l’eau ». Ils étaient près de 300 000, selon les organisateurs, à défiler à Rome, le samedi 26 mars, dans le cadre de la manifestation parrainée par le comité référendaire.

MAIS CE RÉFÉRENDUM SUR L'EAU, AURA-T-IL LIEU, OU SERA-T-IL VALIDÉ EN CAS DE FAIBLE FRÉQUENTATION, PUISQUE LE PREMIER DES RÉFÉRENDUMS, SUR LE NUCLÉAIRE, N'EST PLUS NÉCESSAIRE ?


  • « Le président du Conseil se libère d’un poids » (Marcello Sorgi, La Stampa) :
    La décision gouvernementale d’annuler les plans nucléaires, supprime, de facto, le référendum défendu par Di Pietro et les écologistes. En droit, la Cour de Cassation devra se prononcer sur la tenue ou non du vote, mais tout concourt à signer la condamnation de cette consultation – et des deux censées l’accompagner (empêchement légitime et privatisation de l’eau). Ces trois sujets disparates avaient été couplés par les initiateurs des référendums pour que soit enfin atteint, après treize ans de crise de l’outil référendaire, le quorum fatidique : la moitié des inscrits plus un. Après Fukushima, le vote sur le nucléaire servirait de locomotive aux deux autres. Le Cavaliere, déjà accaparé par la campagne municipale et la reprise de ses procès, a préféré ne pas multiplier les risques. Prudence raisonnable, en ligne avec l’approche d’autres États européens (telle l’Allemagne) inquiets de l’impact émotionnel de la peur du nucléaire sur les citoyens.


  • À ce jour, c’est au sénateur Di Pietro, seul, qu’incombe la charge de porter les deux consultations maintenues, et de les soustraire à l’abstention qui les menace, a fortiori un 12 juin. Sans surprise, Di Pietro dénonce la nouvelle atteinte portée, par Berlusconi, au référendum et à la volonté populaire. »


dimanche 24 avril 2011

Eau, chauffage : la guerre commerciale est lancée.

Il y a très gros à ramasser dans la distribution de chaleur, comme dans la distribution de l'eau potable. DALKIA (comprendre Veolia-environnement/EDF), d'une part, et COFELY (Suez-environnement/GDF), d'autre part, ne se partagent plus le gâteau, mais s'en arrachent des morceaux.

La maîtrise de la demande d'énergie est désormais le nouveau crédo de tous les opérateurs présents sur le marché : les fournisseurs d'énergie (EDF, GDF Suez, Poweo...), les exploitants d'installations énergétiques pour compte de tiers (Cofely, Dalkia) et les installateurs électriques (ETDE, SPIE, Vinci Energies...).


La concurrence est de plus en plus vive dans le secteur des services à l'énergie, dominé par EDF et GDF-Suez. Selon nos informations, COFELY s'apprête à officialiser le rachat de Soccram, le troisième opérateur en France de réseaux de chaleur. Grâce à cette opération, cette filiale de GDF Suez rejoint, en puissance de chauffe, DALKIA. Cette dernière entreprise, codétenue par Veolia et EDF, était, jusque-là, leader sur ce segment.

Le montant de la transaction avoisine les 150 millions d'euros. COFELY, qui exploite actuellement quelque 65 réseaux de chaleur dans l'Hexagone, va s'adjoindre les 24 unités de Soccram. Plusieurs grandes villes de province, dont Reims, Rennes et Chalon-sur-Saône, vont ainsi tomber dans l'escarcelle de GDF-Suez, qui chauffait déjà Besançon entre autres implantations. Sur 2 millions de logements ou équivalents alimentés par ces réseaux, l'opérateur français en desservira près de 920.000.

http://www.lefigaro.fr/societes/2011/03/09/04015-20110309ARTFIG00737-gdf-suez-coleader-du-chauffage-en-france.php



DALKIA est une entreprise spécialisée dans les services énergétiques, filiale de Veolia Environnement à 66% et d'Électricité de France (EDF) à 34%. Son siège social est situé à Saint-André-lez-Lille, en France.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Dalkia




COFELY fait partie de GDF-SUEZ Energie-Services, leader européen des services multitechniques, avec un chiffre d’affaires de 13,6 milliards d’euros en 2009 et 77 000 collaborateurs. GDF-SUEZ Energie-Services est une des six branches d’activités de GDF SUEZ, l’un des premiers énergéticiens au niveau mondial.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cofely


À Franconville, au 30 juin prochain, la DSP de DELKIA prendra fin et COFELY va s'installer, via le nouveau Sicsef (Syndicat intercommunal Sannois, Ermont, Franconville).



À Argenteuil, la municipalité PS avait choisi DALKIA (contrat de 30 ans !). COFELY a fait appel devant le Tribunal administratif et a gagné. La concurrence n'a pas été respectée.


La justice casse le contrat du chauffage urbain :

Un contrat qui engage sur trente ans, ça fait réfléchir. Tellement réfléchir qu’à Argenteuil la majorité était divisée à l’heure d’autoriser le maire à attribuer la délégation de service à DALKIA pour assurer le chauffage urbain. La délibération a finalement été adoptée, sans les voix des élus communistes, de Lutte ouvrière et de l’UMP.

Mais COFELY, le concurrent de Dalkia, ne s’avoue pas vaincu pour autant : l’entreprise a déposé un recours au tribunal administratif. Le juge des référés vient de lui donner raison : il considère que la ville n’a pas respecté « l’égalité de traitement entre les candidats » lors de l’appel d’offres. Même s’il se dit persuadé d’être dans son bon droit, le maire Philippe Doucet (PS) n’a pas l’intention d’aller en cassation et d'attendre une « décision (qui) pourrait intervenir dans un an ». Il relance la procédure de consultation « afin que les travaux de modernisation du réseau et la mise en place d’une politique tarifaire attractive soient rapidement mis en œuvre ».

Le Val d'Oise est, décidément, bien intéressant à observer...