Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

lundi 26 septembre 2011

Après le Sénat, le Bassin Seine-Normandie ?


Seine Normandie : Anne le Strat défie André Santini

« L’ancien se meurt, le nouveau ne parvient pas à voir le jour, dans ce clair-obscur surgissent les monstres. » (Antonio Gramsci).

par Marc Laimé, 26 septembre 2011

Le Comité de bassin Seine Normandie va procéder le jeudi 29 septembre à 14h30 à l’élection de ses nouvelles instances dirigeantes. Pour la première fois l’ensemble des forces de gauche, en lien avec les composantes de la société civile, présentent une liste unifiée qui va disputer à celle de la la droite la direction d’un organe majeur de la gestion de l’eau puisque le Comité de bassin est l’organe de gouvernance de la première agence de l’eau française…

Dans le monde de l’eau, une victoire de la liste conduite par la présidente d’Eau de Paris aurait le même impact que la victoire de la gauche aux élections sénatoriales…

Autant dire que cette perspective fait figure de fin du monde pour André Santini et l’ensemble de ses obligés, élus, industriels, agriculteurs…, qui savent qu’ils peuvent compter sur la bienveillance de leur mentor pour défendre leurs intérêts.

Sauf que ces intérêts, ceux des différents lobbies attachés à la défense d’un monde qui s’écroule sous nos yeux, font figure d’obstacles et d’entraves aux révolutions qu’exige la question de l’eau en 2011.

Tout est à reconstruire de A à Z. Les enjeux sont colossaux : DCE, Directive inondations, nouvelle Directive eau potable, 10ème Programme, agriculture, protection des captages…

Les logiques opératoires en cours aujourd’hui à l’Agence, sous l’égide du Comité de bassin, sont celles d’un modèle à bout de souffle qui nous conduit droit dans le mur, avec un coût encore insoupçonné, tant en termes de finances publiques que de sécurité sanitaire.

L’affrontement que se prépare est donc à tous égards sans précédent.

A ma gauche la présidente d’Eau de Paris, qui a conduit à bien la republicisation de l’eau dans la capitale, au grand dam de Veolia et Suez.

A ma droite André Santini, président du Syndicat des eaux d’Ile-de-France, apologiste forcené de la gestion privée, féroce contempteur des bobos écologistes aussi incultes qu’ignares, qui veulent nous ramener à l’époque des cavernes…

L’affaire va se jouer à 5 ou 6 voix.

Santini et les forces de la réaction (Veolia et Suez, l’Etat, la direction de l’Agence, les industriels, la FNSEA, EDF…) vont faire flèche de tout bois pour tenter de persévérer dans leur être.

Au point que nos camarades des forces de progrès ont du interpeller la direction de l’Agence aux fins de s’assurer que le vote décisif respecterait bien les règles d’une consultation démocratique qui interviendra à bulletin secret : absences, pouvoirs…

Les deux candidats à la présidence passent leurs journées à sonder les votants au téléphone.

France 2 a demandé à filmer la séance, l’Agence de l’eau ne lui a pas encore donné son accord.

Une bonne partie de l’avenir de la gestion de l’eau, et pas seulement à l’échelle du bassin Seine Normandie, va se jouer jeudi prochain dans le courant de l’après-midi.



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