Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

jeudi 11 décembre 2008

Sedif ; un échec, pas une défaite!


Le SEDIF a voté. Un prévisible et révélateur rapport de forces est apparu. On savait la gauche minoritaire. On ignorait l'ampleur des désertions (pour ne pas dire des trahisons!) qui y apparaitraient. Le vote à bulletins secrets a été efficace. La gestion du plus gros service d'eau potable en Europe, celui de l'Ile-de-France, restera dans les mains du secteur privé. Les élus du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) ont voté jeudi à Choisy-le-Roy (Val-du-Marne), par 88 voix contre 54, pour le maintien de la gestion privée. Il faudra rechercher qui sont ceux qui n'ont pas été solidaires de leur propre famille politique, et pourquoi ils ont cédé aux pressions du clan Santini.


Loin de nous décourager, ce résultat doit nous motiver plus fortement encore. Les représentants des villes qui, pour la première fois sont sortis du consensus et ont demandé l'abandon de la gestion privée, se sont exprimés, sont sortis de l'ombre, ont animé des réunions publiques très suivies.

Au SEDIF, chaque commune disposait d'une voix! Ainsi, les villes les plus peuplées (avec plus de 100 000 habitants, comme Montreuil) ne pesaient pas plus qu'un village. Fausse démocratie!


Le SEDIF est, à présent, sur le même plan que l'Agglomération de Cergy-Pontoise. Véolia-eau, avec la complicité de certains de nos élus, font de la gestion de l'eau une affaire comme une autre, un commerce, une compétence d'entreprise. Douze comme une, le magazine de la communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise, dans son numéro 144, celui de décembre, page 10, se réjouit que "le 1er janvier, CYO', filiale de Veolia-eau, prendra en main le service public de l'eau potable sur l'agglo" (sic). On ne saurait mieux définir ce que nous contestons!

Pourtant, partout le concept de service public de l'eau progresse. Faudra-t-il que "la crise" atteigne aussi ce domaine pour que soit révélée et renversée cette fausse évidence selon laquelle économie et écologie peuvent se mener de pair dans un cadre capitaliste inchangé ?

"Veolia peut respirer et Suez rêver" écrit le Figaro. Voire! dans l'année qui va venir ( le contrat vient à échéance fin 2010), il peut se passer bien des choses dans le monde impitoyable de la concurrence ainsi qu'au cours d'une période de grand marasme économique...


Nous savions la lutte à engager longue et difficile. Après le virage positif de Paris, la réussite de Véolia qui obtient le plus gros marché européen de l'eau est un coup dur. Il aurait été bien naïf de croire que pareille affaire aller passer sous le nez d'un géant expérimenté et d'influence internationale par l'effet d'un simple vote! Au fait, et si des communes limitrophes de Paris, se raccordaient au réseau parisien, Eau de Paris, (qui n'est pas saturé), quittaient le SEDIF, et constituaient un pôle public élargi? On a le droit de rêver. Il arrive même que ce soit ainsi que se produisent des avancées politiques.


http://paris-ile-de-france-centre.france3.fr/info/49582202-fr.php

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