Danielle Mitterrand, toujours active à 85 ans, a-t-elle été convaincante auprès de son fils Gilbert ? Sans doute, encore qu'elle veuille aller plus loin même qu'à Libourne, jusqu'à la gratuité de l'eau indispensable à la vie quotidienne (40 litres).
La ville de Libourne a mis en place le 1er octobre une tarification à la fois sociale et progressive de l'eau pour permettre son accessibilité à tous et favoriser la préservation de cette ressource, a-t-on appris mardi auprès du maire PS, Gilbert Mitterrand.
Ainsi, pour les quinze premiers m3 consommés, considérés comme vitaux, le tarif appliqué est désormais de 0,10 euros/m3, selon un communiqué de presse.
"Cela signifie que, si dans l'année, on ne consomme pas plus de quinze m3, soit 15.000 litres (41 l/jour), la facture se montera à 1,5 euro", a expliqué M. Mitterrand.
Ce chiffre de quinze m3, qui correspond aux besoins vitaux définis par le conseil mondial de l'eau, permet de garantir "l'accès à un coût économique supportable pour l'eau vitale", a-t-il précisé.
"Jusqu'à présent, les habitants payaient 0,70 euros le litre, donc, c'est désormais sept fois moins cher", souligne le maire, qui considère que l'eau est "un droit humain et non une marchandise".
A partir de 16 m3 et jusqu'à 150 m3, ce qui correspond à une consommation moyenne dans nos sociétés, un volume considéré comme utile pour, par exemple faire la cuisine, rester un peu plus longtemps sous la douche... tous les Libournais devront débourser 0,70 euros par m3.
A titre d'exemple, une douche de 4 à 5 minutes consomme de 30 à 80 l et un bain 150 à 200 l, selon des chiffres du CNRS.
Au-delà, les habitants devront payer 0,75 euros/m3 et 0,835 euros à partir de 200 m3. "A partir de 150 m3, c'est de l'eau de confort destinée par exemple à laver la voiture, remplir une piscine ou un jardin, donc c'est un service de l'eau plus cher", souligne le maire.
"Cela va inciter les gros consommateurs, entreprises comme particuliers à prendre les mesures nécessaires pour faire des économies", souhaite M. Mitterrand.
Cette mesure a été adoptée le 28 septembre par le conseil municipal de cette ville de 25.000 habitants.
"C'est une volonté politique qui veut dire que les collectivités publiques définissent leur propres politiques de l'eau et personne d'autre" a-t-il souligné, ajoutant que la philosophie de cette politique est d'affirmer "que l'eau est un droit et non pas un bien marchand".
La Lyonnaise des eaux est le délégataire de service public de Libourne.
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