Pourquoi les salariés de Veolia
bloquent-ils les usines d’eau potable
qui alimentent la banlieue parisienne ?
18 novembre 2010
par Marc Laimé - eauxglacees.com
Par ces temps d’épouvantable disette médiatique, outre les soucis que nous causent les hiérarques d’Est Ensemble, il nous faut donc de surcroît pallier les défaillances médiatiques (on est gentils), qui nous empêchent de voir ce qui crève pourtant les yeux.
Si l’on consulte, d’un clic, les éléments que nous dispense gracieusement le site ouebe dédié à la communication financière de Veolia, y a pas photo !
On constate que Veolia versait 55 centimes de dividende par action (à ses actionnaires évidemment), au début des années 2000, puis 60 et quelques, puis 80 et quelques, et 1,20 euros en 2007.
A la rigueur, admettons que cette explosion du dividende, en pleine apothéose bling-bling, se justifiât par la griserie des « années Fouquet’s »…
Sauf qu’en 2008, 2009, puis 2010 on reste à 1,21 euros de dividende par action, alors que le résultat se crashe sérieux…
Or, avec 497 millions de titres (d’actions), on n’est pas loin des 600 millions d’euros de dividendes versés par an aux Crésus actionnaires (enfoirés !)
Mais faut les comprendre, les pauvres boss de Veolia : bien obligés de conserver un dividende par action élevé car ils sont coincés : avec la dette héritée de Messier, un boulet de bientôt 18 milliards d’euros, et les mauvaises perspectives de l’économie mondiale et toutes ces sortes de choses, le cours de l’action, lui, s’est effondré.
Et même en passant par la Belgique pour gruger, ça le fait plus.
Du coup lesdits actionnaires gueulent comme des putois sur la « moins value » qui plombe leur portefeuille (d’actions).
Donc, y a pas à barguigner, le seul moyen de les calmer (les C… d’actionnaires), et d’attirer de nouveaux gogos, c’ est de continuer à leur verser un dividende par action élevé… Y a pas besoin d’avoir fait HEC pour piger la combine.
Seulement voilà, une charge de la dette écrasante, plus un dividende élevé, l’asphyxie guette !
Du coup reste plus que les vieilles recettes : sabrer dans les charges « inutiles » : les salariés qui découvrent ébahis qu’ils sont devenus la variable d’ajustement n° 1 de Veolia !
Et pourquoi ça tombe sur le Sedif ?
Veolia a du s’arracher le cœur, et renoncer à de kolossaux bénéfices indus pour pas se faire piquer le contrat par Suez, qui en rêvait tous les matins (en creusant des tranchées pour voir combien les canalisations étaient pourries…).
Car le contrat du Sedif doit continuer à rapporter un max, sinon l’asphyxie va finir par l’emporter...
Aujourd’hui Veolia présente l’addition aux salariés : années folles de surfacturation, croissance externe payée très cher, et maintenant la gueule de bois.
Bon, à 5-600 millions de dividendes versés aux actionnaires, Veolia va pouvoir trouver 5 millions pour calmer le jeu avec ses personnels…
Après c’est pas gagné non plus, les consommations vont continuer à chuter, va falloir fermer Choisy-le-Roi, puisqu’on produit deux fois plus qu’il n’en faut…
Alors la paix sociale payée rubis sur l’ongle, va falloir oublier les mecs ☺
Et c’est à ce Veolia là, bientôt bon pour le Mont-de-Piété, que les soces d’Est Ensemble veulent abandonner 400 000 pauvres hères de la Seine-Saint-Denis qui leur ont rien demandé ? Y a pas de justice !
Marc Laimé - eauxglacees.com
Eh bien si, c'est la régie qui assure le mieux le service public et l'avenir professionnel des salariés !
1 commentaire:
Ok moi je comprends que l'on ouvre sa gueule sur ce qui se passe dans les sociétés privées.
Mais y'a jamais personne pour venir enquêter sur ce qui se passe en régie publique. Pourquoi ? parce que cela la foutrait mal de voir qu'en régie non seulement nous ne faisons pas bien notre boulot et qu'en plus nous les salariés, on nous traite comme des chiens. Chut c'est publique donc tout va bien
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