Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

lundi 20 octobre 2008

L'eau, objet central du débat contre l'omnipotence capitaliste




• Quand le président de la Bolivie, Evo Morales, expose, au cours de la Journée continentale du troisième Forum social des Amériques, ses dix commandements à mettre en débat, plusieurs fois il évoque la question centrale de la politique de l'eau et la nécessité de mettre en cause le capitalisme. (1)


En Bolivie, une révolte populaire a eu lieu, il y a quelques années, pour arrêter la privatisation de l’eau, qui avait eu pour effet de multiplier par 2 le prix de l’eau. La population à eu gain de cause et l’eau a été remunicipalisée.

Une série d’émission de la modeste et géniale radiophonique « Là bas si j’y suis » de Daniel Mermet, diffusée sur France-Inter, y avait été consacrée. Il est possible de les réécouter sur le site La-bas.org.

• Quand Lester R. Brown, le fondateur du World Watch Institute rédige son livre, traduit en français sous le titre : Le Plan B (3) , il consacre un long chapitre à "l'émergence du manque d'eau"

.

Il n'y a pas que le pétrole qu'on a surexploité au point, au rythme actuel, d'épuiser, sous peu de décennies, une ressource qui nous est encore indispensable. La surexploitation des nappes phréatiques non rechargeables (ou fossiles) ou à faible et lent taux de recharge, va entrainer, si l'on n'y met fin, une baisse de la production alimentaire (3). Des lacs disparaissent (lac Tchad, Lac de Tibériade, mer d'Aral...). Des fleuves et rivières s'assèchent (comme le Colorado et le fleuve Jaune, spectaculairement, mais bien d'autres encore). La demande en eau douce des cités s'est faite aux dépens de l'agriculture...


Alors qu'actuellement le capitalisme ... prend l'eau, (bien qu'il soit loin encore d'être coulé!), il faut ne pas perdre de vue que la gestion publique de l'eau est au cœur de la contestation d'un système qui délaisse l'intérêt général au profits des intérêts particuliers. La planète en fait très lourdement les frais. L'eau douce et potable est un bien d'une importance supérieure à celle du pétrole! De sa gestion dépend notre vie.

Nous plaçons cette lutte, avec AGLEAU, au centre de notre contestation du libéralisme débridé dont nous vivons, en ce début d'automne 2008, toute la nuisance. Et qu'on ne nous dise pas que, sur ce morceau de terre de Cergy-Pontoise, tout est dit, en matière de gestion publique de l'eau, alors qu'on constate, jour après jour, une spectaculaire remise en question des modes de gestions de richesses qui sont non pas celles des banques ou des sociétés privées, mais les nôtres.

(1) Voir : http://brevesekolo.blogspot.com/ : du socialisme écologique d'Evo Morales.
(2) http://popolon.org/gblog2/la-remunicipalisation-de-leau-en-question
La-bas.org.
Allez au tri par date, 2006-2007, octobre, la série s’appelle « la bataille de l’eau ». Pour l’écouter en mp3, cliquez sur « en savoir plus », puis sur l’onglet fichier.
(3) On peut lire le chapitre 3, en anglais, sans acheter le livre, sur le site ci-dessous.
http://www.earth-policy.org/Books/PB2/Contents.htm

1 commentaire:

Joseph Ntwite a dit…

Ca pauvre système capitalisme a probablement bien des défauts, mais il n’est pas le responsable fondamental de la sécheresse et de la surconsommation de l’eau. Vous évoquez la quasi-disparition de la mer d’Aral : c’est le régime communiste de l’URSS qui est responsable de la sécheresse de cette mer !! Le fait est que nous passons de 6 à 9 milliards d’habitants sur cette planète, et que chacun a le droit à de l’énergie, de la nourriture, de l’eau, de l’assainissement, des habits, de l’éducation, des loisirs, etc. Cela met effectivement en péril les équilibres naturels, et notamment la quantité d’eau douce disponible dans certains endroits. Mais c’est probablement en investissant et en mobilisant les entreprises, comme les autres acteurs, que l’on sortira du problème de l’eau. Plus d’un milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau, et cela ne se fera hélas pas avec de l’argent d’Etats en faillite, notamment dans les pays en développement.
Vous devriez peut être lire le dernier précis de la mondialisation d’Eric Orsenna il est consacré à l’eau et comme sur le coton son analyse ne manque pas de pertinence et de clairvoyance.