Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

dimanche 21 février 2010

L'eau, la Chine et nous...

"Sept cent millions de Chinois, Et moi, et moi et moi", chantait Dutronc... Pardon, "1 milliard et 300 millions de Chinois, et nous et nous et nous", faut-il écrire !

On parle beaucoup (enfin?) de la Chine. Elle nous fait peur. En réalité, la Chine souffre, et l'eau est au cœur de ses soucis. Peut-être, du reste l'évolution de la Chine vers davantage d'écologie sera-t-elle accélérée par l'obligation de modifier profondément son modèle de développement, car non seulement l'eau y est de plus en plus polluée, mais elle y est de plus en plus rare.

http://www.lepoint.fr/content/system/media/2/20071105/2007-11-05T061945Z_01_NOOTR_RTRIDSP_2_OFRWR-ENVIRONNEMENT-CHINE-EAU-20071105.jpg

La Chine, c'est 21% de la population mondiale pour 7% de l'eau douce disponible sur terre. Il y a quelques années, le premier ministre, Wen Jiabao, mettait déjà en garde: «La survie de la nation chinoise est menacée par le manque d'eau dans notre pays.» Pan Yue, de son côté, le vice-président du Bureau national de l'environnement, évoquait le chiffre de 150 millions de réfugiés écologiques en Chine, dans les années à venir, principalement à cause du manque d'eau potable. Le gouvernement a promis une eau propre à la consommation pour toutes les familles rurales d'ici 2020. Mais on ne voit pas très bien comment l'on pourrait retourner la situation, à moins d'abandonner la fuite en avant productiviste.
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Ne cherchons pas ailleurs l'explication principale de l'invasion du Tibet par la Chine. Le Tibet historique est le "château d'eau de l'Asie", le quatrième plus grand réservoir d’eau douce de la planète après l’Islande, la Nouvelle-Zélande et le Canada. Cinq fleuves majeurs de l’Asie qui s’écoulent sur 3 000 km à 6.000 km chacun, le Brahmapoutre, le Mékong, l’Indus, le Fleuve Jaune et le Fleuve bleu ou Yangtsé, ont un point en commun : tous prennent leur source sur le plateau tibétain. Trois milliards d’être humains sont concernés par l’eau qui provient du Tibet. Le Tibet recèle, selon la presse chinoise, 30 % des ressources hydrauliques de la Chine.

L'eau est regardée soit comme une ressource sacrée, soit comme une ressource banale qui n'est plus suffisamment respectée. Sous l'enjeu économique, se trouve un vrai débat culturel ayant des effets considérables.

Pour les villageois,une baignade habillée profanerait l'eau sacrée.

Plusieurs des hauts dirigeants actuels - dont le secrétaire du parti communiste Hu Jintao - sont des ingénieurs hydrauliciens. Plutôt que préserver un capital naturel, ils voient dans les grands travaux d'ingénierie et la transformation de la nature un moyen d'affirmer leur puissance selon le vieil adage "qui domine l'eau, domine la Chine". La Chine, dont les Occidentaux voit surtout la croissance, et son installation au tout premier plan des nations, par son développement économique, est un colosse aux pieds d'argile."Parmi les éléments de fragilité, la question de l'eau est de première importance. Le développement économique anarchique de ces dernières décennies a conduit à un véritable drame écologique et à une tension hydrique inédite. Les besoins du pays n'ont jamais été aussi importants qu'aujourd'hui alors que de nombreuses rivières se trouvent désormais polluées au-delà des normes sanitaires les plus strictes, et que les nappes phréatiques et ressources en eau déclinent à une vitesse inquiétante. Parallèlement à cette situation, une politique pharaonique de construction de grands barrages et de canaux de dérivation met directement à mal les grands équilibres environnementaux et écologiques du pays. L'agriculture qui occupe aujourd'hui encore une part très importante de la population active s'en trouve affectée, et les conséquences en matière de santé publique s'avèrent dramatiques. Sur le plan international, la question de l'eau représente là aussi une source de tension potentielle avec l'ensemble des voisins de la Chine. La pollution ne connaît pas en effet les frontières."



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