Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

dimanche 28 février 2010

L'Exp'EAU dans le Vexin : une visite à faire !


Exp’Eau Tribulations d'une goutte d'eau

Depuis le 19 janvier et jusqu’au 30 novembre, le musée du Vexin français à Théméricourt (95) abrite l’Exp’Eau, une exposition permettant de suivre les tribulations d’une goutte à travers le cycle de l’eau, ses écosystèmes et milieux associés, illustrés sur le territoire du Vexin français.

Des maquettes, jeux interactifs, saynètes, documentaires illustrent le cycle de l’eau, ses différents états, les usages et les enjeux dont elle fait l’objet. L’accès à l’eau pour tous et des solutions pour mieux économiser cette ressource font partie des thématiques abordées.

Durant l'exposition, différentes manifestations seront organisées pour le jeune public.

Cette exposition, sponsorisée par la Région d'Ile de France et le Conseil Général du Val d'Oise, fait-elle l'impasse sur la gestion de l'eau? Pour le savoir, il faut s'y rendre et poser les questions politiques qui s'imposent...


vendredi 26 février 2010

Service public de l'eau : récupéré ou reprivatisé ?


L'article ci-dessous, paru le 28 janvier 2009, vieux d'un an donc, éclaire de façon éblouissante, la différence d'approche de la ville de Paris et de l'Agglomération de Cergy-Pontoise, pour ce qui est de la gestion de l'eau ! Nous regrettons de n'avoir pas, plus tôt, contribué à faire connaître, aux usagers cergypontins, ces prises de position politiques ayant conduit, soit à retirer, soit à reconfier, la gestion du service public de l'eau, à Veolia !

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Anne Le Strat et Dominique Lefèbvre

La gestion de l’eau, in ou out ?

Le débat a largement animé les dernières élections municipales de 2008 : il est des villes où la gestion des services d’eau en régie est manifestement performante et d’autres où la gestion privée apparaît plus efficace. Reste que, selon l’IFEN, 39% des eaux de surfaces et 21% des eaux souterraines font toujours l’objet de pollution par des pesticides alors que la directive européenne sur l’eau prévoit que le bon état chimique, quantitatif voire écologique des eaux soit atteint en 2015… Le débat engagé dans le magazine Actions Communes ("le carrefour des décideurs locaux" de la Caisse d'Épargne) se poursuit sur le webzine (sur internet, donc), entre Anne Le Strat, adjointe au maire de Paris, chargée de l’eau, de l’assainissement et de la gestion des canaux, et Dominique Lefèbvre, Président de la Communauté d’agglomération Cergy Pontoise et maire de Cergy.


Contrat de délégation ou établissement public local, quel principal argument a motivé votre choix pour assurer le service d’eau potable de la ville ?

Anne Le Strat : D’abord parce que nous considérons que l’eau n’est pas un bien comme les autres et ne doit pas, par principe, constituer une rente économique pour des actionnaires privés. En outre, le bilan de cette gestion déléguée a montré de nombreuses défaillances : perte de la connaissance du réseau, perte de la maîtrise du service, rente de situation, tarifs élevés, opacité, sous-investissement… La réforme mise en œuvre correspond donc, tout à la fois, à une décision politique et à une décision de gestion. Elle vise à offrir aux Parisiens la meilleure eau au meilleur prix. Les gains économiques de la réorganisation du service doivent nous permettre de stabiliser la part de la facture que nous maîtrisons. Cela s’entend sur toute la durée de la mandature et sans indexation sur l’inflation, ce qui signifie en réalité une baisse relative de la facture d’eau potable. Pour mémoire, dans le cadre du système en place jusqu’alors, ce prix au mètre cube avait augmenté à Paris de 260 % depuis 1985 !

Dominique Lefebvre : Il s’agit tout simplement d’un choix réaliste. Contrairement à Paris, nous n’avons aucune structure publique antérieure existante sur laquelle nous appuyer, et répondre à des enjeux aussi importants que la sécurité et l’approvisionnement en eau n’était pas envisageable dans ces circonstances. Monter de toutes pièces une régie de service public aurait nécessité de mobiliser une très grande partie des ressources humaines mieux occupées à gérer d’autres enjeux de politique publique. Nous étions en outre confiants dans notre capacité à négocier car la mise en synergie des 165 000 abonnés de l’agglomération représente un énorme contrat pour les opérateurs privés mis en concurrence. Nous avons préféré nous entourer de financiers, de juristes et de techniciens compétents pour relever le défi d’examiner les problèmes de clarté des marges et de niveau de rémunération des opérateurs, plutôt que de gérer au quotidien les 65 000 foyers de Cergy-Pontoise. Le calcul est simple : mieux vaut un contrat de DSP bien rémunéré parce que performant qu’une régie absolument dépourvue de la culture de l’eau.


Comment avez-vous intégré les remarques de la société civile dans vos décisions ?

Anne Le Strat : Notre réforme souhaite placer l’usager au cœur du service de l’eau, afin qu’il puisse totalement se réapproprier les enjeux qui y sont liés. Des représentants de la société civile, qu’ils soient scientifiques, représentants associatifs ou usagers, seront présents dans les instances dirigeantes de l’établissement public que nous créons. Cette nouvelle gouvernance participe aussi de la transparence du système. Et, dans les études lancées par la Ville préalablement à la réforme, les attentes des usagers notamment avaient été largement recensées.

Dominique Lefebvre : La commission consultative des services publics locaux où la société civile est représentée a été consultée. Les associations de consommateurs affiliées aux centrales syndicales (CGT, FO et CFDT) ont toutes voté en faveur de ce contrat de délégation du service public d’eau potable. Personne ne peut contester la performance des acteurs privés sur le plan de la recherche et, une fois encore, les enjeux sanitaires sont importants. Nous avons fixé à Veolia trois objectifs majeurs que sont un programme ambitieux de renouvellement du patrimoine pour sécuriser l’approvisionnement permanent du réseau en eau de qualité, l’élaboration d’une stratégie qui privilégie les ressources propres à la communauté d’agglomération et donc son indépendance, et la mise en place d’une tarification unique à la baisse sur l’ensemble de l’agglomération assortie d’une maîtrise de l’évolution du prix de l’eau.


Comment l’intercommunalité influence-t-elle vos choix dans les décisions afférentes à la gestion de l’eau potable?

Anne Le Strat : La décision de retrouver la maîtrise publique de notre service de l’eau reste avant tout une décision parisienne. Pour autant, l’UFC Que Choisir a posé, à raison, la question de la mutualisation de certains outils de production à l’échelle de l’agglomération. En effet, les infrastructures existantes ont été conçues à une époque de consommation d’eau potable nettement supérieure à ce qu’elle est aujourd’hui, puisqu’elle a chuté de 25 % sur ces deux dernières décennies. Et les enjeux liés à la question de l’eau, comme la protection de la ressource, n’obéissent pas à des logiques de cloisonnement administratif et géographique.

Dominique Lefèbvre : La logique intercommunale a conduit à la fusion des neuf contrats antérieurs des neuf syndicats de gestion de l’eau existant préalablement au passage au statut de communauté d’agglomération en 2004. Il y avait alors 18 prix de l’eau différents avec des inégalités injustifiées et inexplicables. Cette mutualisation a conduit à des augmentations de prix dans certaines communes, mais d’autres ont vu leur prix baisser de 33 % ! Et, au final, avec la nouvelle délégation, c’est une baisse de 10 à 15 % du prix de l’eau qui sera effective au 1er janvier prochain. Nous sommes convaincus que cette tarification unique accompagnera les efforts des usagers en matière d’économie d’eau.


Quel plan de communication avez-vous adopté pour annoncer votre décision aux citoyens ?

Anne Le Strat : Le plus large possible puisque ce projet de réforme a été présenté dans le cadre de la campagne des dernières élections municipales ! Plus sérieusement, la mise en œuvre va en effet aussi reposer sur des moyens d’information des usagers totalement repensés. Nous sommes en train d’y travailler activement. L’eau est un sujet qui intéresse au plus haut point les citoyens et nous devons être à la hauteur de cette attente.

Dominique Lefèbvre : Dès le début de l’année prochaine, tous les usagers du service public de l’eau vont être individuellement informés des dispositions de ce nouveau contrat, d’autant qu’un effort important de soutien aux économies d’eau est prévu dans le cadre de ce contrat. Responsabiliser les usagers sur l’utilisation de cette ressource rare et donc forcément chère est un impératif de développement durable, mais aussi dans une agglomération aussi populaire que Cergy-Pontoise un objectif pour la préservation du pouvoir d’achat des familles.

Paru sur http://webzine.actionscommunes.fr/la-gestion-de-leau-in-ou-out/
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dimanche 21 février 2010

L'eau, la Chine et nous...

"Sept cent millions de Chinois, Et moi, et moi et moi", chantait Dutronc... Pardon, "1 milliard et 300 millions de Chinois, et nous et nous et nous", faut-il écrire !

On parle beaucoup (enfin?) de la Chine. Elle nous fait peur. En réalité, la Chine souffre, et l'eau est au cœur de ses soucis. Peut-être, du reste l'évolution de la Chine vers davantage d'écologie sera-t-elle accélérée par l'obligation de modifier profondément son modèle de développement, car non seulement l'eau y est de plus en plus polluée, mais elle y est de plus en plus rare.

http://www.lepoint.fr/content/system/media/2/20071105/2007-11-05T061945Z_01_NOOTR_RTRIDSP_2_OFRWR-ENVIRONNEMENT-CHINE-EAU-20071105.jpg

La Chine, c'est 21% de la population mondiale pour 7% de l'eau douce disponible sur terre. Il y a quelques années, le premier ministre, Wen Jiabao, mettait déjà en garde: «La survie de la nation chinoise est menacée par le manque d'eau dans notre pays.» Pan Yue, de son côté, le vice-président du Bureau national de l'environnement, évoquait le chiffre de 150 millions de réfugiés écologiques en Chine, dans les années à venir, principalement à cause du manque d'eau potable. Le gouvernement a promis une eau propre à la consommation pour toutes les familles rurales d'ici 2020. Mais on ne voit pas très bien comment l'on pourrait retourner la situation, à moins d'abandonner la fuite en avant productiviste.
Afficher l'image en taille réelle

Ne cherchons pas ailleurs l'explication principale de l'invasion du Tibet par la Chine. Le Tibet historique est le "château d'eau de l'Asie", le quatrième plus grand réservoir d’eau douce de la planète après l’Islande, la Nouvelle-Zélande et le Canada. Cinq fleuves majeurs de l’Asie qui s’écoulent sur 3 000 km à 6.000 km chacun, le Brahmapoutre, le Mékong, l’Indus, le Fleuve Jaune et le Fleuve bleu ou Yangtsé, ont un point en commun : tous prennent leur source sur le plateau tibétain. Trois milliards d’être humains sont concernés par l’eau qui provient du Tibet. Le Tibet recèle, selon la presse chinoise, 30 % des ressources hydrauliques de la Chine.

L'eau est regardée soit comme une ressource sacrée, soit comme une ressource banale qui n'est plus suffisamment respectée. Sous l'enjeu économique, se trouve un vrai débat culturel ayant des effets considérables.

Pour les villageois,une baignade habillée profanerait l'eau sacrée.

Plusieurs des hauts dirigeants actuels - dont le secrétaire du parti communiste Hu Jintao - sont des ingénieurs hydrauliciens. Plutôt que préserver un capital naturel, ils voient dans les grands travaux d'ingénierie et la transformation de la nature un moyen d'affirmer leur puissance selon le vieil adage "qui domine l'eau, domine la Chine". La Chine, dont les Occidentaux voit surtout la croissance, et son installation au tout premier plan des nations, par son développement économique, est un colosse aux pieds d'argile."Parmi les éléments de fragilité, la question de l'eau est de première importance. Le développement économique anarchique de ces dernières décennies a conduit à un véritable drame écologique et à une tension hydrique inédite. Les besoins du pays n'ont jamais été aussi importants qu'aujourd'hui alors que de nombreuses rivières se trouvent désormais polluées au-delà des normes sanitaires les plus strictes, et que les nappes phréatiques et ressources en eau déclinent à une vitesse inquiétante. Parallèlement à cette situation, une politique pharaonique de construction de grands barrages et de canaux de dérivation met directement à mal les grands équilibres environnementaux et écologiques du pays. L'agriculture qui occupe aujourd'hui encore une part très importante de la population active s'en trouve affectée, et les conséquences en matière de santé publique s'avèrent dramatiques. Sur le plan international, la question de l'eau représente là aussi une source de tension potentielle avec l'ensemble des voisins de la Chine. La pollution ne connaît pas en effet les frontières."



jeudi 18 février 2010

Régionales 2010 : lettre ouverte aux candidats

AGLEAU, membre de la Coordination Eau Ile-de-France est solidaire de cette adresse envoyée vers ceux qui sollicitent nos suffrages !

"Vous êtes candidat-e pour les élections régionales de 2010 en Ile-de-France. C'est à ce titre que l’association Coordination Eau Ile-de-France qui fédère les usagers de l'eau et leurs associations s'adresse à vous.

L'eau est un bien commun à préserver et les usagers ont un rôle à jouer. Dans ce cadre, nous avons organisé plusieurs dizaines de réunions publiques, le plus souvent possible en présence d’élus. Nous avons également échangé avec l’ensemble des maires d’Ile-de-France dont la commune est membre du Syndicat des Eaux d’Ile-de-France (SEDIF), au moment de l’arrivée à terme du contrat de délégation de service public de l’eau confiée à l’entreprise Veolia.

Dans le cadre de cette campagne des Régionales, nous nous penchons sur la place des thématiques de l'Eau dans les programmes. A ce titre, plusieurs points nous tiennent à cœur. C'est pourquoi nous souhaitons connaître votre position sur :

1) les grands axes de la gestion de l’eau au niveau régional que vous pourriez favoriser selon les outils et les moyens dont dispose le Conseil Régional, ou selon les outils et les moyens qu’il pourrait créer, aux plans techniques, financiers, organisationnels et de la participation des usagers.

2) la gestion publique directe ou à la gestion privée de l’eau?

3) la mise en œuvre du droit humain à l’eau, selon quelles modalités ?

4) la tarification de l’eau, selon quelles modalités ? (gratuité partielle, progressivité, niveau des tarifs, liée ou non au volume consommé, etc.)

http://eauidf.blogspot.com/2010/02/vous-etes-candidat-e-tete-de-liste.html

Nous ne manquerons pas d'informer nos concitoyens de vos positions, pour notre campagne d' « Appel pour une Gestion Publique de l'eau en Ile de France ».

mardi 16 février 2010

Les eaux, ça s'use énormément...


C'est pas clair tout ça !

À Cergy-Pontoise, lire sa facture d'eau, n'est pas évident pour tous les usagers !
L'association AGLEAU relève un abus dans le coût du traitement des eaux usées.

Communiqué :

Silence sur l'augmentation abusive du prix de l'eau
et surtout sur le prix du traitement des eaux usées


Les premières factures d’eau du trimestre viennent de tomber en janvier 2010 et les rémunérations du groupe Véolia qui amène l’eau et la retraite, après usage, sur tout le territoire de Cergy-Pontoise augmentent de plus belle.


Par rapport aux prix en vigueur au dernier trimestre 2009 :

- CYO, sa filiale eau, augmente le prix du m3 de 0,92% au titre du premier trimestre 2010,

- Cergy-Pontoise-Assainissement, sa filiale dédiée qui exploite, en gestion déléguée, l’usine de traitement des eaux usées de Cergy-Neuville, majore son tarif de 13,60% au premier semestre 2010. Pour mémoire, cette prestation avait augmenté déjà de 22,50% le 1er janvier 2009, soit une hausse cumulée de 36%.


Heureuse nouvelle quand même, les autres redevances perçues pour le compte de la communauté d’agglomération, du SIARP, de l’Agence de l’Eau et de Voies Navigables de France restent inchangées pour le moment.



Dans la ville de Paris le service des égouts est aussi un service public !


Alors que stagnent l’inflation et, au mieux, les revenus, la majoration exorbitante du prix du traitement des eaux usées n’est expliquée nulle part

-ni sur les factures,

-ni sur le site internet de CYO,

-ni dans la communication institutionnelle internet et presse de la Communauté d’Agglomération.


Nous le déplorons même si nous savons bien que les travaux de rénovation-extension de la station d’épuration sont nécessaires. Les usagers payeurs ont pour le moins le droit de connaître le calendrier et la justification juridique et comptable de ces hausses tarifaires, programmées pour permettre à Véolia de financer de manière anticipée, au travers de ces investissements, une prestation, dont la modification ne sera effective, si tout va bien, qu’en janvier 2012 !

http://a31.idata.over-blog.com/1/10/10/27/egouts-copie-1.jpg