Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

mercredi 11 mai 2011

mardi 10 mai 2011

La gestion de l'eau : priorité politique partout

1 - Qu'est-ce que Eau Secours 34 ?

Eau Secours 34 est un collectif de citoyens de l’Hérault qui se donne pour buts :

  • d’informer les usagers et consommateurs d’eau, en vue de les aider à faire valoir et respecter leur droit à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement,
  • de défendre la notion que l’eau, bien vital pour l’humanité, ne saurait devenir une source de profit pour des entreprises privées ou des groupes financiers,
  • d’obtenir en conséquence que la gestion de l’eau et de l’assainissement relève du service public,
  • d’intervenir dans tous les débats publics et études touchant à la gestion des ressources en eau, au niveau local, national et mondial et dans une perspective de protection de l’environnement,
  • de coordonner ses interventions avec tous les acteurs sociaux agissant sur ces thèmes au travers de réseaux plus larges.

Eau Secours 34 est devenu une association loi 1901 en avril 2009 (statuts).

( http://eau34.ouvaton.org/ )


2 - Coutances :



Dans le parc de Coutances : Qui boira l'eau ? Le renard ou la cigogne ?

Le collectif Eau secours fera le tour des habitations coutançaises

Le collectif Eau secours veut mettre en débat la gestion de l’eau. Le jeudi 3 février dernier, le conseil municipal a accepté le principe d’un nouveau contrat avec un opérateur privé, pour 12 ans. Comme moyen d’action, le collectif a décidé de faire du porte à porte, factures d’eau en main. Ses membres pensent pouvoir convaincre les Coutançais en détaillant la part qui revient à l’opérateur privé, celle consacrée à l’assainissement et au réseau.


3 - Orléans


La source, en le jardin public d'Orléans.

Avec le son :
http://www.dailymotion.com/video/xf2t7y_20100929-f3orleans-eausecours_news


Nous allons, citer, désormais, progressivement, tous les organismes, engagés, en France, comme AGLEAU, dans des luttes à long terme, qui ne veulent en rien laisser l'eau devenir une marchandise. AGLEAU.



mardi 3 mai 2011

Les États généraux de l'eau à Bruxelles

Appel à tisser le fil de l'eau

local/files/edito/thumbs/254x360.stylogoutte.jpg
A partir du mois d’avril, et ce pendant plusieurs semaines, Bruxelles sera le théâtre d’une grande réflexion citoyenne sur la place de l’eau dans notre capitale. Les États Généraux de l’Eau à Bruxelles / Staten Generaal van het Water in Brussel, nom officiel de cet événement, se veulent une plateforme de réflexions sur l’eau à la fois comme Bien Commun, comme objet de gestion urbaine et comme lieu de participation citoyenne.

L’idée originelle de lancer ce projet date du début de l’année 2010, pendant la « crise » de la station d’épuration Stepnord, au nord de la capitale belge, qui mit publiquement en évidence les difficultés de l’inclusion de la sphère privée dans le financement de grands projets de gestion publique. Ce conflit structurel entre sphères publique et privée étale au grand jour l’exclusion systématique des citoyens pour ce qui a trait à la gestion des ressources en eau, dont ils paient pourtant les services. L’eau, bien commun de l’humanité, devient progressivement – si ce n’est déjà fait – un bien « économique » comme un autre. Pourtant, par définition, l’eau est un élément essentiel à la vie, irremplaçable et public ! Malgré tout, le citoyen est devenu exclu du processus de gestion, et n’est plus qu’un simple « payeur de service ». Autre élément fondamental dans cette prise de conscience citoyenne, lié au premier, l’eau a progressivement disparu du paysage de la ville par l’industrialisation, la pollution, le voûtement ou l’enfouissement des rivières (le Maelbeek, la Senne…), le développement exponentiel de voiries, l’imperméabilisation des sols amenant l’eau à être évacuée au plus vite vers le réseau d’égouttage…

C’est sur ce double-constat que des membres de la société civile de Bruxelles ont voulu réagir face à cette distanciation progressive de leur pouvoir légitime sur une ressource qui leur (nous) est vitale, dans le but de réconcilier la ville avec l’eau. Portés par un comité de pilotage composé de plusieurs organisations1 ainsi que par un Groupe de Recherche (composé d’architectes, de scientifiques, de représentants de comités de quartier, de conseillers politiques, d’artistes, entre autres), l’objectif est de réfléchir et agir ensemble afin de peser sur les politiques publiques en matière d’eau. Élaboration d’un plan de gestion de l’eau et de propositions politiques, organisation de colloques, de festivals de l’eau et autres animations artistiques et culturelles, rencontres entre citoyens et politiques sont au programme de la préparation des États Généraux de l’Eau à Bruxelles. Au cœur de cette initiative, on retrouve le désir de mettre en pratique le concept de participation citoyenne, ici dans le cadre du développement d’une nouvelle culture de l’eau à Bruxelles.



De nos jours, la participation citoyenne est au centre de nombreux débats politiques et même universitaires. Ces dernières années, la faiblesse croissante de la participation citoyenne évolue, en effet, main dans la main avec un public de plus en plus critique de l’action des gouvernements. A l’image d’un aimant, les deux parties semblent se rejeter : la démocratie représentative est en crise. C’est tout aussi vrai au niveau des États-nations (baisse des taux de participation aux élections, mécontentement des populations) qu’au niveau européen. L’Europe est ainsi souvent pointée du doigt pour son déficit démocratique, ses eurocrates enfermés dans une tour d’argent et ses citoyens au mieux critiques mais trop souvent désintéressés de ce qui se passe à « Bruxelles ».

Toutefois, la participation est la source ultime de la légitimation des décisions politiques et se trouve au cœur du modèle démocratique. Faut-il rappeler que la démocratie repose sur de nombreux principes dont celui de la souveraineté populaire ? Le peuple souverain doit être à la base des décisions que vont par la suite le lier. Il doit donc retrouver sa place au cœur de ce que l’on appelle la sphère publique et participer à la prise de décision concernant le « vivre-ensemble ». Que ce soit les jurys citoyens, les forums politiques en ligne ou les réunions de quartier, de nombreuses initiatives voient actuellement le jour, soutenues et même encouragées par les politiques en mal de légitimité. Le fossé qui sépare le peuple de ses représentants ne peut disparaître que grâce à une réelle participation citoyenne. Il ne faut pas prétendre consulter les citoyens mais le faire vraiment. De la même manière, il ne faut pas critiquer les politiques si nous ne sommes pas prêts à être des citoyens consciencieux, informés et guidés par un réel désir d’améliorer notre quotidien ainsi que celui de nos concitoyens.

Les États Généraux de l’eau à Bruxelles s’inscrivent dans cette démarche. En effet, les enjeux environnementaux, le droit à une vie humaine décente pour tous les membres de la société ainsi que le droit à la vie pour les générations futures, sont qualifiés d’intérêts généralisables. Autrement dit, il est souvent considéré que des citoyens réunis en assemblée dans le but d’atteindre une décision collective auront plus de facilité à le faire si l’enjeu en question va dans le sens de l’intérêt de tous. La protection de l’environnement, en tant que domaine qui nous concerne tous et qui touche directement notre vie quotidienne, devient l’intérêt de tous. L’accès à une eau potable de qualité et à une qualité de vie qui respecte la sacralité de l’eau et de l’autre sont les bases d’une société qui vise le bien commun.

Les citoyens, réunis en assemblée – ou en États généraux comme ici – ont donc la possibilité de reprendre possession de la sphère publique, ce lieu de participation qu’ils vont s’approprier de nombreuses façons. Non seulement au travers de débats et de colloques mais aussi par l’intermédiaire de créations artistiques (festival de films, expositions, etc.), il sera question d’orienter les politiques publiques régionales en matière de gestion de l’eau en faveur d’une réconciliation de l’eau et de la ville. C’est ici que les États Généraux marquent des points. En effet, toutes les formes de discours seront invitées à participer à ce débat. Il sera donc possible, pour une partie de la société très souvent exclue des débats car située en dehors des normes classiques du discours politique, de se faire entendre. En effet, ce n’est pas qu’une discussion formelle qui prendra place mais aussi un appel à « l’Agir créatif » ou à la discussion au travers de l’art, le cinéma et même l’imaginaire collectif en lien avec l’aspect mystique de l’eau.

Ce n’est plus seulement l’ingénieur, l’économiste ou le technocrate qui sera en amont des décisions liées à la gestion de l’eau en région de bruxelloise mais l’ensemble de la population intéressée par le sujet. Ces États Généraux sont donc une chance pour les bruxellois de tous horizons de se rassembler, de discuter et de partager autour de l’eau, source de vie, et de reprendre en main la sphère publique, source de démocratie. Et parce que l’eau s’immisce dans tous les aspects de l’organisation humaine, c’est la redéfinition de notre rapport à la ville et à notre vie que les organisateurs de ces États Généraux nous proposent d’accomplir. Un bien beau projet qui mérite la participation du plus grand nombre…

Ces États généraux commencent par un Colloque d’ouverture qui aura lieu les 6 et 7 mai en la salle Dupréel à l’ULB. Les Etats Généraux de l’Eau à Bruxelles (EGEB) sont une proposition de la société civile soutenue par la Ministre de l’Environnement.




Anaïs Camus & Alexis Carles

mardi 26 avril 2011

Un référendum escamoté ?



Saisie par l’opposition, la Cour constitutionnelle avait validé la demande de tenue d’un référendum. Le scrutin visait à prolonger le moratoire sur le nucléaire, établi par un référendum en 1987, juste après la catastrophe de Tchernobyl, le gouvernement italien ayant décidé la reprise du programme nucléaire, à partir de 2013.

Deux autres référendums, à propos de la réforme du marché de l’eau visant à attirer les investissements privés, avaient également été validés. Les opposants refusaient la privatisation d’un bien public.


Associations, comités, syndicats, partis politiques, institutions, étudiants et citoyens sont venus, de toute l’Italie, pour revendiquer à l’unisson: «Non au retour de l’énergie nucléaire en Italie » et « Non à la privatisation de l’eau ». Ils étaient près de 300 000, selon les organisateurs, à défiler à Rome, le samedi 26 mars, dans le cadre de la manifestation parrainée par le comité référendaire.

MAIS CE RÉFÉRENDUM SUR L'EAU, AURA-T-IL LIEU, OU SERA-T-IL VALIDÉ EN CAS DE FAIBLE FRÉQUENTATION, PUISQUE LE PREMIER DES RÉFÉRENDUMS, SUR LE NUCLÉAIRE, N'EST PLUS NÉCESSAIRE ?


  • « Le président du Conseil se libère d’un poids » (Marcello Sorgi, La Stampa) :
    La décision gouvernementale d’annuler les plans nucléaires, supprime, de facto, le référendum défendu par Di Pietro et les écologistes. En droit, la Cour de Cassation devra se prononcer sur la tenue ou non du vote, mais tout concourt à signer la condamnation de cette consultation – et des deux censées l’accompagner (empêchement légitime et privatisation de l’eau). Ces trois sujets disparates avaient été couplés par les initiateurs des référendums pour que soit enfin atteint, après treize ans de crise de l’outil référendaire, le quorum fatidique : la moitié des inscrits plus un. Après Fukushima, le vote sur le nucléaire servirait de locomotive aux deux autres. Le Cavaliere, déjà accaparé par la campagne municipale et la reprise de ses procès, a préféré ne pas multiplier les risques. Prudence raisonnable, en ligne avec l’approche d’autres États européens (telle l’Allemagne) inquiets de l’impact émotionnel de la peur du nucléaire sur les citoyens.


  • À ce jour, c’est au sénateur Di Pietro, seul, qu’incombe la charge de porter les deux consultations maintenues, et de les soustraire à l’abstention qui les menace, a fortiori un 12 juin. Sans surprise, Di Pietro dénonce la nouvelle atteinte portée, par Berlusconi, au référendum et à la volonté populaire. »


dimanche 24 avril 2011

Eau, chauffage : la guerre commerciale est lancée.

Il y a très gros à ramasser dans la distribution de chaleur, comme dans la distribution de l'eau potable. DALKIA (comprendre Veolia-environnement/EDF), d'une part, et COFELY (Suez-environnement/GDF), d'autre part, ne se partagent plus le gâteau, mais s'en arrachent des morceaux.

La maîtrise de la demande d'énergie est désormais le nouveau crédo de tous les opérateurs présents sur le marché : les fournisseurs d'énergie (EDF, GDF Suez, Poweo...), les exploitants d'installations énergétiques pour compte de tiers (Cofely, Dalkia) et les installateurs électriques (ETDE, SPIE, Vinci Energies...).


La concurrence est de plus en plus vive dans le secteur des services à l'énergie, dominé par EDF et GDF-Suez. Selon nos informations, COFELY s'apprête à officialiser le rachat de Soccram, le troisième opérateur en France de réseaux de chaleur. Grâce à cette opération, cette filiale de GDF Suez rejoint, en puissance de chauffe, DALKIA. Cette dernière entreprise, codétenue par Veolia et EDF, était, jusque-là, leader sur ce segment.

Le montant de la transaction avoisine les 150 millions d'euros. COFELY, qui exploite actuellement quelque 65 réseaux de chaleur dans l'Hexagone, va s'adjoindre les 24 unités de Soccram. Plusieurs grandes villes de province, dont Reims, Rennes et Chalon-sur-Saône, vont ainsi tomber dans l'escarcelle de GDF-Suez, qui chauffait déjà Besançon entre autres implantations. Sur 2 millions de logements ou équivalents alimentés par ces réseaux, l'opérateur français en desservira près de 920.000.

http://www.lefigaro.fr/societes/2011/03/09/04015-20110309ARTFIG00737-gdf-suez-coleader-du-chauffage-en-france.php



DALKIA est une entreprise spécialisée dans les services énergétiques, filiale de Veolia Environnement à 66% et d'Électricité de France (EDF) à 34%. Son siège social est situé à Saint-André-lez-Lille, en France.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Dalkia




COFELY fait partie de GDF-SUEZ Energie-Services, leader européen des services multitechniques, avec un chiffre d’affaires de 13,6 milliards d’euros en 2009 et 77 000 collaborateurs. GDF-SUEZ Energie-Services est une des six branches d’activités de GDF SUEZ, l’un des premiers énergéticiens au niveau mondial.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cofely


À Franconville, au 30 juin prochain, la DSP de DELKIA prendra fin et COFELY va s'installer, via le nouveau Sicsef (Syndicat intercommunal Sannois, Ermont, Franconville).



À Argenteuil, la municipalité PS avait choisi DALKIA (contrat de 30 ans !). COFELY a fait appel devant le Tribunal administratif et a gagné. La concurrence n'a pas été respectée.


La justice casse le contrat du chauffage urbain :

Un contrat qui engage sur trente ans, ça fait réfléchir. Tellement réfléchir qu’à Argenteuil la majorité était divisée à l’heure d’autoriser le maire à attribuer la délégation de service à DALKIA pour assurer le chauffage urbain. La délibération a finalement été adoptée, sans les voix des élus communistes, de Lutte ouvrière et de l’UMP.

Mais COFELY, le concurrent de Dalkia, ne s’avoue pas vaincu pour autant : l’entreprise a déposé un recours au tribunal administratif. Le juge des référés vient de lui donner raison : il considère que la ville n’a pas respecté « l’égalité de traitement entre les candidats » lors de l’appel d’offres. Même s’il se dit persuadé d’être dans son bon droit, le maire Philippe Doucet (PS) n’a pas l’intention d’aller en cassation et d'attendre une « décision (qui) pourrait intervenir dans un an ». Il relance la procédure de consultation « afin que les travaux de modernisation du réseau et la mise en place d’une politique tarifaire attractive soient rapidement mis en œuvre ».

Le Val d'Oise est, décidément, bien intéressant à observer...

jeudi 21 avril 2011

Veolia-environnement, en grande difficulté ? Suez aussi ?

Veolia-environnement souffre (1). Suez-environnement aussi (2).

Les deux géants français de la gestion de l'eau se concurrencent mais subissent aussi la concurrence des villes qui remunicipalisent.

Malgré des revenus de € 34.8 milliards, en 2010, Veolia Environnement, la plus grande entreprise de services d’eau au monde, a subi une diminution de 11% dans le résultat opérationnel ajusté de sa division d’eau par rapport à l’année précédente. Veolia Environnement : Profil de la plus grande entreprise de services d’eau au monde démontre comment la réaction hostile du public aux tentatives de Veolia de dominer le marché des services d’eau a rongé les revenus de l’entreprise.

Fournissant des services d’eau potable à 95 millions de consommateurs et d’assainissement à 68 millions dans 66 pays, Veolia a eu du mal à maintenir ses taux de profitabilité et à concrétiser sa vision de privatisation ces dernières années. De 2005 à 2009, de nouveaux contrats de l’entreprise avec les pouvoirs publics ont diminué dans leur durée et leur portée, - les principaux nouveaux contrats signés en 2009 ont diminué en valeur de 97 % par rapport à ceux qu’il a signé en 2005 -.

La société a orienté plus de la moitié de ses activités de croissance au cours des trois prochaines années pour étendre sa présence en Europe et en Asie. Pendant ce temps, des consommateurs, partout dans le monde, souffrent de pénuries d’eau, d’une montée en flèche des tarifs et des pratiques de facturation irrégulières au regard des services de Veolia Environnement. Certaines municipalités, telles que Paris, en France, et Adelaïde, en Australie, ont mis fin à leurs relations avec Veolia prématurément.

“À bien des égards, le fait que Paris ait repris le contrôle public de son système d’eau à Veolia peut être considéré comme un signe des problèmes à venir pour l’entreprise, » a dit la directrice de Food & Water Europe Wenonah Hauter. “Un an après la reprise de son système d’eau, la ville prevoit 35 M€ en économies annuelles. On sait que les choses vont mal pour Veolia lorsque même sa ville natale décide de rejeter ses services.”

Ces questions et d’autres ont été soulignés le 20 avril lors d’une conférence de presse organisée au Conseil Régional d'Ile de France par les défenseurs des consommateurs et de la justice de l’eau. Les intervenants à la conférence furent Wenonah Hauter, Directrice de Food & Water Watch/Europe, Danielle Mitterrand, présidente de la Fondation France Libertés, Anne Le Strat, présidente de Aqua Publica Europea; William Bourdon, Président de SHERPA et Jean Luc Touly, Conseiller régional EELV IdF, membre du Comité National de l’Eau et ancien syndicaliste chez Veolia Eau IdF.

Le rapport se peut trouver ici : http://www.foodandwaterwatch.org/francais/veolia-environnement-profil/

Food & Water Europe est un programme de Food & Water Watch, une ONG à but non-lucratif représentant les droits des consommateurs basée à Washington, DC, qui vise à garantir une eau propre et une alimentation sûre en Europe et dans le monde. Nous luttons contre le contrôle et l’abus de nos aliments et des ressources en eau par l’industrie en donnant aux citoyens les moyens d’agir et de transformer la conscience collective autour de ce que nous mangeons et buvons.


(1) Suez remporte la bataille de l'eau à Adelaïde. La filiale de Suez-Environnement, Degrémont, vient de se voir attribuer par le gouvernement d’Australie du Sud la gestion des services d’eau et d’assainissement de la population de la ville d’Adélaïde. Suez détrône son concurrent Veolia, dont le contrat n'a pas été renouvelé. Cinquième plus grande ville du pays, Adelaïde, compte 1,1 millions d’habitants. Le contrat de remporté en partenariat avec Transfield Servicereprésente, sur dix ans, un chiffre d’affaires de 420 millions d’euros pour Suez Environnement.

http://www.usinenouvelle.com/article/suez-remporte-la-bataille-de-l-eau-a-adelaide.N146740


(2) Le mauvais palmarès de Suez environnement aux USA. Opérant sous le nom d’United Water aux Etats-Unis, Suez a poursuivi une stratégie de prise en charge des systèmes d’eau municipaux, devenant ainsi le deuxième opérateur privé de réseaux d’eau municipaux aux États-Unis. En 2009, la société a servi 7,2 millions clients dans 26 états.

Pourtant, cette expansion et sa piètre performance lui a coûté cher. Plusieurs municipalités, comme Atlanta, en Géorgie, Milwaukee, au Wisconsin, Gary, en Indiana, et Glouster, au Massachussetts ont mis fin à leurs contrats à durée indéterminée avec l’entreprise après avoir souffert de sérieux retards de maintenance, de contaminations d’eau potable et d’une gestion inadéquate des paiements de factures.

Face à des réseaux d’eau vieillissants et une pénurie de fonds, les sociétés d’eau comme Suez cherchent à obtenir de nouveaux contrats en essayant de capitaliser sur la crise infrastructurelle croissante qui affecte de nombreux réseaux d’eau propre et d’eau potable aux Etats-Unis. Lorsque les intérêts privés s’accaparent des ressources d’eau, le prix de l’eau finit très fréquemment par augmenter. Gary, en Indiana, qui a mis fin à son contrat avec United Water cette année, prévoit d’économiser 8 millions de dollars par an en restaurant la gestion publique de son système d’eau.

http://www.foodandwaterwatch.org/pressreleases/le-mauvais-palmares-de-suez-environnement-aux-etats-unis/

dimanche 10 avril 2011

Encore une Communauté d'Agglo face au choix de la régie !

Anne Le Strat, madame « eau » de Paris, a défendu la régie publique à la CALL.

(Communauté d'agglo de Lens-Liévin)

Samedi 09.04.2011, 05:16 - La Voix du Nord

L'heure du choix approche... Au mois de novembre, les élus de la Communauté d'agglo de Lens- Liévin vont décider de reconduire le contrat de la multinationale Veolia ou de passer en régie de service public. Depuis plusieurs mois, l'association Eau Secours 62 tente de convaincre les élus de gérer l'eau en régie. Anne Le Strat, conseillère municipale du 18e arrondissement de Paris et présidente d'Eau de Paris est venue hier au siège de la CALL, témoigner de l'expérience parisienne. Le message qu'elle est venue transmettre ? Que la gestion publique de l'eau, ça marche ! Et que si Paris l'a fait, la CALL peut le faire.

lens@info-artois.fr

 Cheville ouvrière du retour de l'eau en régie depuis 2001, A. Le Strat a témoigné de l'expérience parisienne.

Cheville ouvrière du retour de l'eau en régie depuis 2001, A. Le Strat a témoigné de l'expérience parisienne.

Hier matin, 10 heures, siège de la Communauté d'agglo de Lens-Liévin à Lens. Escortée par les adhérents de l'association Eau Secours 62 et fervents militants pour la gestion de l'eau potable en régie de service publique, Anne Le Strat, conseillère municipale de Paris et présidente d'Eau de Paris, se fraye un passage. Un comité d'accueil de syndicalistes de la CGT Veolia est là. Intimidée ? Pas le moins du monde. Anne Le Strat en est convaincue : « J'ai suffisamment d'arguments à faire valoir. »

L'usager au coeurdu service

Depuis dix-huit mois, Paris a choisi de revenir à la régie pour la gestion de l'eau. « Cette grande réforme du service publique de l'eau s'est faite en un an et demi. Paris avait trois délégataires, avec des fins de contrats différents. Le contexte était très dur et complexe. Alors je ne dis pas que c'est simple, mais que c'est possible. » Et que « ça marche ! ».

Alors le message qu'elle est venue défendre devant les élus, associations et syndicalistes est limpide. Clair comme de l'eau de roche. En gros : pour la gestion de l'eau du robinet, revenir à une régie publique s'avère « plus efficace », « plus transparent » et « plus démocratique » qu'une gestion privée confiée à de grandes multinationales.

La meilleure façon de baisser les prix serait de revenir en gestion publique. La preuve ? Un peu plus d'un an après avoir écarté Veolia et Suez du marché de l'eau, « le prix de l'eau va baisser de 8 % au mois de juillet ». Une première baisse depuis plus de 25 ans de hausse continue... Autre constat : « Grâce à la régie, nous avons réalisé trente-cinq millions d'euros de gains par rapport à l'ancienne délégation au privé », rapporte-t-elle. Avant d'ajouter : « Paris est la première collectivité à rendre effectif le droit à l'eau . » Grâce à la régie, la capitale entend désormais mener une politique d'aide sociale à l'eau.

Alors exit Veolia, opérateur privé qui règne sur le marché de l'eau à la Communauté d'agglo ? La gestion de l'eau passera-t-elle dans le giron de la CALL ? Pas si sûr. Il faudra encore convaincre les réticents. Et faire adhérer les élus.

Du côté des réfractaires, il y a les syndicalistes CGT de Veolia. « On nous propose deux scénarios : rester sur la délégation de service publique ou passer en régie. Nous, on en propose un troisième : le service public national de l'eau avec un statut unique des salariés de l'eau , explique Dominique Poly, secrétaire général CGT Veolia Flandres - Artois - Picardie. Il faut donner une dimension nationale à cette question de l'eau. »

Que défend la CGT ? Les intérêts privés des salariés de Veolia ou l'intérêt public des citoyens de la région ? On peut comprendre et admettre qu'ils ne veuillent pas lâcher la proie pour l'ombre. Il est inadmissible, par contre, qu'ils soient les agents d'une politique de privatisation au service d'une entreprise qui entend dominer "le marché" de l'eau ! Quant au troisième scénario (" le service public national de l'eau avec un statut unique des salariés de l'eau"), qu'est-ce que cela veut dire ? Ou il s'agit de mots creux ou il s'agit de la nationalisation du service de l'eau ! Mais alors, sous quel régime local ? AGLEAU