Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

mardi 9 mars 2010

"Que d'eau, que d'eau..." disait Mac-Mahon

L'histoire du très monarchiste Patrice de Mac-Mahon, second président de la 3ème République, est liée à celle de Toulouse. En 1875, lors de la plus effrayante crue de la Garonne, qui fit des centaines de morts, il ne trouva que ces mots, « Que d'eau, que d'eau... »

Patrice de Mac-Mahon « Que d'eau, que d'eau ! »

Maréchal de Mac-Mahon, Président de la République (1873 - 1879)

En 2010, après que des inondations ont martyrisé le littoral charentais et vendéen, un autre Président, non moins monarchiste, semble perdre pied, en pleine campagne des Régionales. Va-t-il s'y noyer? Rien ne nous le donne à penser : un président-monarque républicain, sous la 5ème République dispose d'infiniment plus de pouvoir qu'un président militaire monarchiste, à l'aube de la 3ème République ! Nous qui plaçons les questions de l'eau au cœur de notre réflexion écologique et sociale, avons bien du souci à nous faire, car les partis qui soutiennent, aujourd'hui, les présidents ou présidentiables, ne semblent guère partager nos vues ! À preuve ce qui suit...

Selon le communiqué de la Coordination "Eau Île-de-France", seule la liste socialiste n'a pas fourni de réponse aux questions posées aux différentes listes de candidats, et la liste UMP met sur le même plan gestion publique et gestion privée (ce qui ne saurait nous étonner !). Plus inquiétant encore, le maire PS de Pantin, Bertrand Kern, s'est exprimé, lui, et semble considérer que la question de fond n'est pas le mode de gestion de l'eau en Ile de France. Dans ces conditions, on peut se demander quelle mouche a bien piqué le maire socialiste de Paris quand il a décidé d'en venir à la gestion municipale de l'eau. Il est navrant qu'en Ile de France de telles contradictions jaillissent à quelques jours du scrutin ! Nous en tiendrons compte ! Cela coule de source...

AGLEAU.


Communiqué de la Coordination "Eau Île-de-France"

La Coordination EAU Île-de France s’est adressée aux têtes de liste départementale pour les élections régionales 2010 en Île-de-France pour connaître leurs positions et, en particulier, la place qu’occupent les thématiques de l’eau dans leurs programmes.

Plusieurs ont répondu : Cécile Duflot, pour Europe-Écologie, la liste du NPA, conduite par Olivier Besancenot, Yves Jego, tête de liste UMP en Seine et Marne, Christian Favier, tête de liste du Front de Gauche dans le Val de Marne. Nous les remercions et nous publions leurs réponses sur notre blog : http://eauidf.blogspot.com/2010/02/vous-etes-candidat-e-tete-de-liste.html

Bien entendu, la réponse d’Yves Jégo qui renvoie dos à dos les différents modes de gestion ne nous satisfait pas : si nous sommes dans tous les cas pour un contrôle accru des élus et des citoyens sur les services de l’eau et de l’assainissement, force est de constater que la mise en œuvre effective de ce contrôle s’avère quasiment impossible quand la distribution de l’eau est confiée à une multinationale comme Veolia ou Suez.

Les réponses des différentes listes de gauche et écologistes apportent de nombreux éléments d’analyse et contiennent des engagements que nous aurons à cœur de rappeler aux éluEs ! Nous nous réjouissons en particulier que l’idée d’une gestion publique soit mentionnée par tous ces candidats et que la proposition d’une tarification progressive avec une première tranche gratuite correspondant au besoin vital, soit reprise par Europe Ecologie et par le NPA.

Nous regrettons de n’avoir pas reçu de réponse de Jean-Paul Huchon et du Parti socialiste qui dirigent la région jusqu’à présent. C’est d’autant plus regrettable que la décision politique de Bertrand Delanoë de re-municipaliser l’eau à Paris constitue un point d’appui important pour notre combat. Et que nous voyons aussi les ambiguïtés de Bertrand Kern, président de la communauté d’agglomération Est-+Ensemble, qui affirme que le mode de gestion de l’eau « n’est pas une question de fond » et qu’il n’est pas question de dire « nous préférons la régie » ! Entre ces deux positions, où en est le PS ? Un éclaircissement serait le bienvenu !

Après les élections, avec les usagers, la Coordination Eau Île-de-France continuera son travail auprès de l'ensemble des élus de la région pour faire évoluer les problématiques de l'eau en vue d'une gestion publique, citoyenne et solidaire.

Champigny-sur-Marne, le 9 mars 2010

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Bertrand Delanoë : "Je souhaite enfin que cette évolution vers une régie municipale permette d’engager à moyen terme une réflexion avec les autres collectivités territoriales d’Ile de France sur l’intérêt et les modalités d’une plus grande mutualisation d’un certain nombre d’outils de production de l’eau".







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