Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

mardi 4 novembre 2008

La lutte pour la gestion publique de l'eau est engagée en Ile de France

1 - L'eau du Val fait des remous :


Le magazine OHVAL ! du Conseil général du Val-de-Marne présente dans sa quinzième édition une enquête de 15 minutes, consacrée à la gestion de l’eau, privée ou publique, par les entreprises privées, les municipalités ou les regroupement de communes.

VOIR LA VIDEO

2 - L'action pour une gestion publique de l'eau s'organise en IdF:


Il faut consulter ce site riche d'informations et il est donc inutile de les republier ici.


3 - Marc Laimé, fait le point avant le scrutin décisif du 11-12- 2008.

Les délégués des 142 communes membres du Syndicat des eaux d’Ile-de-France sont appelés à voter le 11 décembre prochain pour choisir le futur mode de gestion du plus important syndicat des eaux français et européen, affermé à Veolia depuis 1923, et dirigé depuis 24 ans par M. André Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux, secrétaire d’Etat à la Fonction publique du gouvernement de M. François Fillon, et président du Comité de bassin Seine-Normandie. Engagée il y a plusieurs années la bataille fait rage depuis quelques mois. M. Santini exprime publiquement sa dilection pour la gestion privée. A gauche, ça bouillonne et ça se déchire aussi parfois. L’enjeu est considérable. Déjà mal en point après avoir vu le cours de son action se vaporiser depuis le début de l’année 2008, Veolia déploie tous ses moyens, considérables, pour conserver ce contrat qui lui procure des bénéfices somptueux puisque l’association de consommateurs UFC-Que Choisir a estimé à 90 millions d’euros annuels des « surfacturations » à l’évidence abusives. Les délégués qui vont devoir choisir un nouveau mode de gestion sont littéralement noyés sous un flot d’études difficilement compréhensibles pour le commun des mortels.

Le PS sort du bois

Dès le lundi 20 octobre, M. Pascal Popelin annonce sur son blog la position des élus socialistes en faveur d’une gestion publique de l’eau par le Sedif.

Il appert que nos amis socialistes considèrent que la coupe est pleine. S’étant engagés en mai dernier, avec leurs camarades délégués du PC à œuvrer à un retour en gestion publique du Sedif, les délégués du PS, unanimes, se révoltent et affichent désormais une position sans ambiguïté aucune. La régie, toute la régie, rien que la régie. Comme en atteste l’explication de vote de leur (nouveau) chef de file, M. Pascal Popelin, Vice-président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis.

Word - 44 ko
Le vote du groupe socialiste en faveur de la régie

Le PC à la peine

Sauf que leurs camarades du PC affichent de leur côté une position pour le moins chantournée, qui ne tient pas la route, et se prononcent pour leur part pour une « régie avec marchés publics ». Ceci après s’être "courageusement abstenus" quand il s’est agi d’avaliser ou non la proposition de "future régie intéressée rénovée" soutenue par M. Santini et Mme Veolia !

N’importe quoi. Dans le cas du Sedif ça relève d’un habillage réglementaire qui viserait à pérenniser la rente de situation de Veolia.

Et le pire c’est que c’est purement et simplement impossible. Dans ce cas de figure, le Sedif créerait une régie qui intégrerait les 1192 salariés de Veolia qui travaillent pour le Sedif (enfin en principe, mais c’est une autre affaire, quoique...), puis la « régie avec marchés publics » devrait retransférer des lots de ces personnels à chacune des entreprises, Veolia ou autres, qui obtiendrait partie des marchés que leur passerait cette régie...

Espérons que cette position intenable sera révisée et que les délégués concernés par cette prise de position de leur parti prendront le temps de parcourir l’impeccable argumentaire de leur camarade Popelin qui, quoique socialiste, leur dessine les voies de la sagesse : opter pour la régie sans autre forme de procès.

Voir la position des élus communistes et partenaires au Conseil syndical du Sedif du 23 octobre 2008.

Les usagers toujours mobilisés

Ceci d’autant plus que les usagers ne désarment pas, ce qui se comprend au vu de ce qui précède...

Plus d’une centaine de personnes se sont ainsi retrouvées à Ivry-sur-Seine le 23 octobre dans la soirée, dans une ambiance combative et unitaire, pour exiger le retour en gestion publique du Sedif.

Dans la journée, le Conseil syndical avait refusé le délai de six mois demandé par plusieurs élus, afin d’informer et de débattre au sein des conseils municipaux et avec la population, avant de prendre une décision à la fois cruciale et sujette à controverse, sur le futur mode de gestion du syndicat.

Ainsi, même au sein du Conseil syndical du Sedif, il n’y aura, en tout et pour tout, qu’un seul unique débat en trois ans sur cette question !

Refus aussi de laisser les délégués choisir entre plusieurs options.

Le 11 décembre, les délégués devront se prononcer sur une seule option : le renouvellement de la régie intéressée (en réalité, elle n’a de régie que le nom, il s’agit d’une forme de délégation à une entreprise privée), sous les injonctions de M. Santini qui va mener campagne sur le thème « la régie intéressée ou l’apocalypse » !

Le soir à Ivry, élus et associations se sont donc retrouvés au coude à coude, dans la salle et à la tribune avec Daniel Hofnung (ATTAC 94), Philippe Kaltenbach (maire de Clamart), Marc Laimé (journaliste), Christian Métairie (vice-président de la Communauté d’agglomération du Val-de-Bièvre et premier adjoint d’Arcueil), Jean-Claude Oliva (coordination EAU Île de France), Jacques Perreux (vice-président du conseil général du Val de Marne), Christian Métairie et Jean-Claude Oliva assurant même une animation conjointe des débats.

Le ton était résolument au rassemblement avec l’expression dans la discussion de toutes les sensibilités de gauche : PS, Verts, LCR, PCF, PRS… La mobilisation de tous est indispensable pour mettre en échec le 11 décembre, la tentative de poursuivre le mode de gestion actuel, pourtant unanimement décrié, y compris par les bureaux d’études favorables à la gestion privée.

Pour se donner toutes les chances de l’emporter le 11 décembre, différentes actions ont été décidées par l’assemblée :

- Tout d’abord, la poursuite et la multiplication des actions engagées dans de nombreuses villes : pétition, débat et vœu au conseil municipal, débat public, voire même prolongation par référendum d’initiative populaire.

- Demandes de rendez-vous avec les fédérations départementales et nationale des élus communistes et républicains pour s’assurer que pas une voix ne manque pour refuser la régie intéressée, les élus socialistes s’étant déjà clairement engagés dans ce sens.

- Appel de plusieurs centaines d’élus des conseils municipaux pour exiger la transparence dans le choix du Sedif tant la procédure est entachée depuis le début par l’opacité et le manque de démocratie.

- Préparation d’une démarche administrative sur les nombreuses irrégularités du dossier.

Aucun commentaire: