Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

jeudi 17 décembre 2009

AQUIRIS et les dangers de la DSP

Aquiris ou la preuve par l'exemple des dangers
de la délégation d'un service public essentiel.


De... "notre correspondant à Bruxelles", ou histoire belge d'une pétition qui circule sur la toile (1)

L'arrêt de la station d'épuration de Bruxelles-Nord, décidé unilatéralement par Aquiris, filiale du groupe français Veolia-Environnement, a eu et continue d'avoir des conséquences dramatiques pour les trois rivières flamandes dans lesquelles se déversent, maintenant, la moitié des eaux usées de la ville de Bruxelles, et pour tous leurs riverains.

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Quelles qu'aient été les raisons de cette cessation d'activités, elles ne sauraient excuser le comportement irresponsable de cette société qui a osé polluer gravement une région entière dans le seul but de faire monter les enchères dans sa négociation avec les services de la Région de Bruxelles-Capitale pour décider qui devait assumer la responsabilité, et donc le coût, de dégager l'entrée de la station.

La “sécurité” invoquée par l'exploitant pour justifier cet arrêt a bon dos. Son intention proclamée de rétablir le fonctionnement de la station et de se présenter comme sauveur allant “au-delà de ses obligations contractuelles” est particulièrement cynique: il pouvait très bien prendre ce genre de décision avant d'anéantir volontairement ses “années d'efforts pour assainir les eaux de la Senne, du Ruppel, de l'Escaut et d'autres rivières”.(2)

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Le débat tend maintenant à épouser les lignes, classiques dans notre pays, de la querelle communautaire : les eaux usées bruxelloises ont pollué des rivières flamandes, reflet du cycle de l'eau qui se joue bien des frontières humaines. Ce débat est inévitable aujourd'hui mais sans doute pas le mieux adapté à la question qui nous occupe ici: quoi qu'il advienne de la Belgique, néerlandophones et francophones resteront voisins et continueront de devoir gérer ensemble leurs rivières communes.

La question de savoir au nom de quoi une entreprise privée peut se permettre de prendre en otage l'environnement d'une région entière par le monopole qu'elle détient de la gestion d'un service public essentiel est beons donc à la Région de Bruxelles Capitale de prendre les mesures qui s'imposent :
-Prendre le contrôle d'Aquiris pour que pareil scandale ne se reproduise pas.
-Associer démocratiquement l'ensemble des riverains des rivières concernées, et leurs institutions représentatives, à la gestion des eaux des bassins versants qui traversent la Région pour ne pas laisser la question de l'eau otage de nos querelles communautaires.

(1) http://5860.lapetition.be/
(2) Pollution Senne : la station d'épuration va être réactivée, RTL Info, 16/12/2009.
http://www.rtlinfo.be/info/votre_region/bruxelles/293928/pollution-senne-la-station-d-epuration-va-etre-reactivee
http://blog.mondediplo.net/local/cache-vignettes/L372xH405/l-eau-un-bien-precieux-02464.jpg

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