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vendredi 18 décembre 2009

Pourra-t-on encore longtemps pêcher dans l'Oise?

La publication d’un rapport alarmiste, le 16 décembre 2009, à l’initiative du Muséum national d’histoire naturelle (Institut national du patrimoine naturel) et du Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), validé par un comité d’experts de la société française d’ichtyologie, du Muséum, de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, de l’Université Lyon-1 et de l’UICN, ne doit évidemment rien au hasard. En plein « Copenhague » en déroute, et quinze jours avant l’inauguration en grande pompe de l’Année de la biodiversité, les larmes de crocodile vont à nouveau jaillir. En pure perte, comme à l’accoutumée…


L'esturgeon nous a à l'œil

2010 sera l'année de la Biodiversité. Selon un rapport publié récemment, près du quart des espèces de poissons d'eau douce vivant en France sont menacées de disparition.

L'étude a porté sur 69 des 95 espèces connues en France métropolitaine. La plupart des espèces non étudiées sont des nouvelles venues sur le territoire, introduites par exemple au 19ème siècle comme le Silure glane ou l'Omble de fontaine. Le résultat majeur : 15 espèces sont menacées de disparition à court terme. En outre 22 espèces sur les 69 ne sont en réalité pas classées faute de données suffisantes.

Cette étude résulte d'un travail commun mené par les équipes du Muséum national d'histoire naturelle (Institut national du patrimoine naturel) et du Comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), validé par un comité d'experts de la société française d'ichtyologie, du Muséum, de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques , de l'Université Lyon-1 et de l'UICN.

Le document rappelle que quatre espèces connues par l'archéo-zoologie en France sont disparues à l'échelle mondiale ou sur le territoire métropolitain (Corégone fera, Coregone gravenche, Alphanius d'Espagne et Cyprinodonte de Valence).

Les quatre espèces dont la situation est la plus grave sont l'esturgeon européen, l'anguille européenne, le Chabot du Lez et l'Apron du Rhône.

Civelles (anguilles jeunes)

Les causes de ces situations sont diverses. Destruction des milieux naturels, et en particulier de reproduction, par l'extraction de granulats, curage des étangs, drainage agricole, pollution des eaux d'origine industrielle ou agricole, barrages et pêche excessive légale ou illégale. Les causes sont d'importance variable pour chaque espèce. Ainsi, la civelle est menacée par un braconnage important. Le Chabot du Lez souffre de la pollution, le brochet de la réduction de ses zones de reproduction.

Le brochet, le prédateur de nos rivières, présent dans l'Oise est en danger.

Pour chacune de ces espèces, seules un plan de sauvegarde - sur l'espèce et son milieu - mené avec constance permettrait d'éviter leur disparition.

Prenons l'exemple de l’Esturgeon européen, le plus grand poisson migrateur de France, passe la majeure partie de sa vie en mer et rejoint les eaux douces pour se reproduire. Autrefois présente dans tous les grands fleuves d’Europe occidentale, cette espèce amphihaline a progressivement disparu au cours du XXème siècle de la majeure partie de son aire de répartition. Elle ne compte plus désormais qu’une seule population de quelques milliers d’individus, dont les derniers sites de reproduction sont limités au bassin versant Gironde-Garonne-Dordogne, et dont les jeunes et les adultes fréquentent les eaux marines de l'Atlantique nord-est, de la Manche et de la mer du Nord. L’espèce est classée “en danger critique d’extinction”, en France tout comme au niveau mondial.

L'esturgeon, un poisson mythique, tout près de disparaitre.

Prisé depuis longtemps pour la qualité de sa chair et la production de caviar, l’esturgeon européen a fortement souffert de la surpêche. Bien que protégé et interdit à la pêche en France depuis 1982, il fait encore l’objet de captures accidentelles à l’embouchure des grands estuaires ou en mer. La présence de barrages représente une menace supplémentaire pour l’accomplissement de sa migration, les passes à poissons existantes n’étant pas adaptées à sa grande taille. De plus, son âge élevé de maturité sexuelle (environ 10 ans pour les mâles et 15 ans pour les femelles) entraîne un rythme très lent de renouvellement de ses populations.

Une dernière cuiller pour Noël ?

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