Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

jeudi 24 décembre 2009

Quand Veolia prend le train en marche

Après EDF, la SNCF, bientôt la RATP... Au nom de la libre concurrence, Veolia avance ses wagons et, nous dit-on, entend s'offrir une part du marché du transport ferré. Elle s'étend sur le réseau routier.

Quel appétit! Tout ce qui coule, s'écoule et roule, tout ce qui devient une source de profits, est bon à prendre! Un capitalisme actif, ambitieux, compétent, est au travail, sous nos yeux.

Chaque verre d'eau que l'on boit, à Cergy ou Pontoise se paie. Une part infime, mais réelle, du bénéfice ainsi accumulé, goutte à goutte, servirait-elle à financer une opération de démantèlement du transport public ferroviaire français grâce à la directive européenne ouvrant, depuis le 13 décembre, le marché à la concurrence internationale, pour peu qu'il y ait un trajet dans au moins deux États?


Les lignes françaises sont désormais ouvertes à la concurrence internationale

Veolia, 319000 salariés dans 67 pays a trouvé, en Trenitalia, un partenaire autre qu'Air France (qui s'était retiré, en 2008, d'un projet similaire, pour cause de "crise"). La branche transport de la compagnie de chemins de fer Ferrovie dello Stato a obtenu des créneaux pour faire passer son train grande vitesse : la Freccia Rossa (La Flèche Rouge). Le tandem Veolia-Trenitalia annonce des tarifs des tarifs 30% en-dessous de ceux de la SNCF!


La Freccia Rossa a été construite par Alstom, en France.

Objectif : casser le monopole de la SNCF sur ses TGV, d'ici 2012... Et pas seulement en devenant une compagnie à bas coût (qui rognera sur les salaires) mais en mordant sur le trafic SNCF (axe Paris-Strasbourg-Francfort), en marchant sur les brisées de Thalys (axe Bruxelles-Paris-Lyon) et d'Eurostar (axe Paris-Londres).

Et ce n'est pas tout! Le groupe Véolia et la Caisse des dépôts et consignations sont parvenus, le 21 décembre, à un accord concernant la fusion de leurs filiales Véolia-Transport et Transdev spécialisées dans le transport collectif de voyageurs. La nouvelle entité baptisée Véolia-Transdev, sera détenue à parts égales par Véolia et CDC (Caisse des Dépots et de Consignations), la Caisse devant recapitaliser sa filiale à hauteur de 200 M€ avant la fusion. La RATP, qui détient 25,6% du capital de Transdev, cèdera ses parts afin de permettre la réalisation de l’opération.


La privatisation généralisée passe par Veolia

Veolia est devenu une multinationale impériale! Ceux qui paient ses factures ou ses billets doivent connaître sa capacité à dévorer et digérer d'énormes proies, comme le fait un python, dans une jungle qui n'est pas naturelle mais économique.


Veolia s'occupe aussi de fret

Au fait, si nous, les clients contraints, exigions qu'il y ait une libre concurrence nous permettant de choisir notre fournisseur d'eau, comme on peut, de plus en plus, choisir son fournisseur de gaz, d'électricité ou autre...? Ce n'est pas encore possible! Pourtant, qui n'est pas satisfait d'un produit ou d'un service peut choisir un autre commerce ou une autre source d'approvisionnement. Pas pour l'eau!

Un temps viendra, peut-être, où chaque ménage pourra recevoir, conserver, traiter, diriger vers ses installations, l'eau tombée du ciel. Veolia, alors, devra choisir entre ses multiactivités qui font de cette entreprise pas comme les autres, une grande puissance économique pesant sur les politiques des collectivités et même des États.
Comment économiser l’eau ?

Arrêtons les fuites. Prenons en main notre distribution d'eau!

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