Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

vendredi 28 novembre 2008

Rupture consommée entre Véolia Eau et Suez environnement


Selon Les Échos, quatre grandes villes de France sont aussi au cœur de la concurrence entre Suez et Véolia. Par le passé, la Lyonnaise des Eaux (devenue Suez environnement) et la Générale des Eaux (devenue Véolia Eau) s'entendaient pour se partager au mieux un gâteau immense. Le profit était garanti. Ce temps est révolu. La non concurrence est devenue illicite. La concurrence assumée, c'est la guerre commerciale. Nous y voilà. La presse économique en fait état. C'est bien "la foire d'empoigne"...




Un délit « d'abus de position dominante collective »

Les sociétés de distribution d'eau de Marseille, Lille, Saint-Etienne et Versailles sont détenues à parts égales par Veolia et Suez Environnement. Les groupes ont pour consigne de décroiser leurs participations et les négociations ont déjà commencé secrètement.

L'histoire remonte à 2002. Le Conseil de la concurrence fait savoir aux deux géants français de l'eau qu'il est temps de mettre fin à une vieille pratique : contrôler ensemble des sociétés de gestion d'eau. Considérant que détenir à parts égales les services de distribution ou d'assainissement de villes aussi importantes que Marseille, Lille, Saint-Etienne et Versailles constitue un délit « d'abus de position dominante collective », les juges avaient demandé au ministre de l'Economie d'examiner « au cas par cas » s'il y a lieu de démanteler ces filiales communes. Six ans plus tard, après un recours judiciaire perdu par Veolia, le ministère des Finances a sifflé la fin de la partie l'an dernier, demandant expressément aux deux groupes de décroiser leurs participations. Depuis septembre, fin des élections sénatoriales, la pression est montée d'un cran, avec menace de transmettre le dossier à la future Haute autorité de la concurrence. Les négociations ont commencé en secret ces dernières semaines, et il semble qu'un point important soit encore en discussion.

Théoriquement, la situation est simple : les contrats de concession attribués aux sociétés communes doivent aller jusqu'à leur échéance puisqu'ils n'ont pas été cassés par la demande de la DGCCRF. Il suffit de calculer la valeur des actifs, faire deux blocs équivalents et procéder à l'échange des participations. Mais, dans le contexte de remunicipalisation de la distribution de l'eau à Paris et du lancement de l'appel d'offres du Sedif, cette vieille affaire, jamais résolue, contribue à créer un contexte explosif.

6 % du marché français de la distribution de l'eau potable

Pour Suez Environnement, qui vient de s'introduire en Bourse, après la fusion GDF-Suez, il est vital de conquérir des parts de marché. Pour Veolia, dont la valeur boursière s'est effondrée depuis le début de l'année, toute annonce défavorable peut être lourde de conséquences.

A elles seules, les quatre sociétés communes pèsent près de 3 millions d'habitants, environ 6 % du marché de la distribution de l'eau potable. « Les cartes vont être redistribuées. Au-delà de la taille de ces villes et du chiffre d'affaires que cela représente, détenir un gros contrat permet de répondre plus efficacement aux appels d'offres des collectivités environnantes. Cela permet de tisser un réseau de liens et de disposer d'une base locale solide », analyse Loïc Mahévas, directeur de Service Public 2000, une société de conseil aux collectivités locales. Dans les Bouches-du-Rhône, le marché de la distribution est aujourd'hui contrôlé à 31 % par Veolia, 13 % par Suez Environnement... et 38 % par la Société des Eaux de Marseille. Résultat, si Veolia prend le contrôle de la totalité de cette dernière, le groupe détiendra 70 % de ce marché ! En Ile-de-France, Veolia pèse déjà 56 % et Suez Environnement 23 %. La Société des Eaux de Versailles avec 3 % de part de marché ne bouleversera pas les grands équilibres, mais permettra au vainqueur de consolider ses positions.

http://www.lesechos.fr/info/france/4801031.htm

mercredi 26 novembre 2008

Les fossés d'eau ne protègeront plus Véolia, forteresse assiégée

Le SEDIF est présidé par l'indéboulonnable André Santini d'Issy les Moulineaux, épaulé par son compère, Christian Cambon, Sénateur Maire de Saint Maurice (Val de Marne).


Il faut relever que ce sénateur-maire, Christian Cambon, est aussi premier vice-président du SEDIF, et que le siège de Véolia Water est à... Saint Maurice! M. Cambon, s'est d'ailleurs vu rebaptiser : le "sénateur de l'eau" de Saint Véolia...

Et ce n'est pas tout : le troisième adjoint de Saint-Maurice-Veolia, responsable des finances, est aussi vice-président de la Fédération Profesionnelle des Entreprises de l'Eau (FPEE), sorte de lobby des eaux regroupant Véolia, Suez/Lyonnaise des Eaux, la SAUR, sorte de lobby des eaux.

C'est du reste la panique dans le lobby : Suez Environnement déclare la guerre à Veolia sur le marché de l’eau en Ile-de-France! Pensez, le SEDIF pèse 37% dans les comptes de Véolia Water. "C'est la foire d'empoigne", à 15 jours de la réunion décisive du SEDIF, écrit Marc Laimé.

Et si, après Paris, c'était le tour du SEDIF de s'écarter de Véolia? Les 18 ans de durée du contrat signé par l'Agglomération de Cergy-Pontoise avec Véolia pourront-ils durer? Sûrement pas...

Lire la presse, en ce moment est bien instructif :
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-37707087@7-37,0.html
http://bourse.lesechos.fr/bourse/cours.jsp?Code=FR0000124141&Place=00025-TD&Codif=ISI
http://lamouette.blog.lemonde.fr/2008/11/25/bataille-de-l%E2%80%99eau-en-ile-de-france/
http://www.liberation.fr/economie/0101268293-enjeu-bouillant-en-ile-de-france

Et, bien entendu : http://www.eauxglacees.com/Avenir-du-SEDIF-la-foire-d?var_mode=calcul

mardi 25 novembre 2008

Dossier spécial "eau"... Tenons-nous informés.

En kiosque actuellement :

N°22

Novembre
Décembre 2008


- Grand dossier spécial "Eau"
-> L'eau, l'homme et l'alimentation
Comment nous dévorons l'eau de la planète (1re partie)

Qui sera suivi par...

N°23

Janvier
Février 2009


- Grand dossier spécial "Eau"
-> L'eau, l'homme et l'alimentation (dernière partie)

http://www.echo-nature.com/

lundi 24 novembre 2008

Fluctuat nec mergitur : Veolia et Suez coulent, pas Paris!


"Il flotte mais ne coule pas"

C’est aujourd’hui que le Conseil de Paris a voté la remunicipalisation de l’eau.

L’eau de Paris, privatisée en 1984 par Jacques Chirac, sera à nouveau municipale en 2010. Si le Conseil de Paris le décide aujourd’hui. "C'est un choix politique et pragmatique qui a d'ailleurs été fait par de nombreuses villes comme Amsterdam, New York, Bruxelles ou Rome", a affirmé Bertrand Delanoë, soulignant qu'il était "fondé sur l'exigence du développement durable".

C’était une promesse de campagne faite l’an dernier. L’idée étant de n’avoir plus qu’un seul opérateur public, de la production à la distribution, au lieu de trois actuellement - la production est publique, mais la distribution est privée, assurée par Veolia sur la rive droite, et Suez sur la rive gauche.

La Ville va donc créer un Etablissement public industriel et commercial, un EPIC, une régie municipale, en clair. Sans casse sociale. La future régie reprendra le personnel des trois sociétés - soit environ 900 personnes.

La seule grande ville à avoir récemment remunicipalisé son service de l’eau était Grenoble, qui a réussi à maintenir le prix pour l’usager. D’autres villes comme Castres, Châtellerault ou Cherbourg ont fait de même mais, en France, il y a plus de gestion privée que de régies.

Pourquoi cette municipalisation à Paris ? “Clarifier les responsabilités et simplifier le service”, selon les mots de la première adjointe, Anne Hidalgo. Et aussi améliorer le service, bien sûr. “Stabiliser la part communale du prix de l’eau en euros courants”, soit actuellement 2,81 € le mètre cube.

Stabiliser le prix. Ce qui veut dire ni hausse ni baisse - À Paris, l’eau est la moins chère d’Île-de-France - et même un peu en dessous de la moyenne française (2,90 € le mètre cube).

La perte du marché parisien représentera un manque à gagner de 180 millions d'euros pour Veolia, et 32 millions pour Suez environnement. Par ailleurs, la perte éventuelle, pour Veolia, du contrat qui lie la société au SEDIF, contrat qui assure au groupe un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros, pourrait offrir une remise en concurrence vis à vis de son rival, Suez Environnement.

La perte d'un tel marché devrait également atteindre l'image des deux sociétés sur le marché international, le marché parisien représentant un argument commercial auprès de clients. Sans compter les idées qu'une telle décision pourrait engendrer dans d'autres communes.

Selon france-Info : http://www.france-info.com/spip.php?article216326&theme=9&sous_theme=189

http://www.paris.fr/portail/Environnement/Portal.lut?page_id=134&document_type_id=5&document_id=2150&portlet_id=3118

samedi 22 novembre 2008

La newsletter d'ACME-EAU : un bon outil pour se tenir informé.


Le site d'ACME -EAU (1) est le plus complet et le plus informé, le mieux à jour mais il en est difficile à lire tant s'y retrouvent de multiples documents anciens et actuels. Après une absence justifiée par des problèmes informatiques, la newsletter d'ACME-EAU France revient. Elle est plus accessible. Jean-Luc Touly y fait, par exemple, aujourd'hui même, 22 novembre, le point sur la bataille politique, qui fait rage en Ile de France et ne faiblira pas d'ici la mi-décembre, voire après! On peut donc y lire ceci, des plus édifiants :

Samedi 22 Novembre 2008

La bataille de l'eau est engagée en Ile-de-France. Bertrand Delanoë doit faire voter, lundi 24 novembre, au Conseil de Paris, le principe de la "remunicipalisation" au 1er janvier 2010 de la distribution de l'eau confiée par Jacques Chirac en 1985 aux groupes privés Suez et Veolia. Le maire de Paris promet ainsi de stabiliser le prix de l'eau - hors redevances - jusqu'en 2014.

Une perte pour l'image et les finances de Veolia et Suez.

Mais le 11 décembre, les 144 maires membres du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif), qui représentent 4 millions d'habitants, voteront, eux, en faveur d'une reconduction du marché de la gestion de l'eau avec un opérateur privé. Quelque 50 maires de gauche mènent campagne au Sedif pour un passage en gestion publique, réputée moins coûteuse. Le contrat en cours entre le Sedif et Veolia arrive à échéance fin 2010. L'association de consommateurs UFC-Que Choisir estime à près de 90 millions d'euros par an les économies que le syndicat pourrait réaliser en étant plus regardant sur les conditions de passation de ses futurs marchés.

Tous les élus franciliens cherchent la parade à l'envolée de la facture d'eau des usagers. Depuis plusieurs années, la consommation d'eau dans la région a baissé plus fortement en Ile-de-France que dans le reste du pays en raison de la désindustrialisation et de la diminution des fuites sur les réseaux. Cette baisse des recettes, mal anticipée, a conduit les opérateurs à augmenter le prix du mètre cube d'eau alors que, dans le même temps, de nouvelles normes d'assainissement sont venues accroître leurs charges.

A Paris, en 2007, la facture d'eau a augmenté de plus de 9 %, soit, en moyenne, 30 euros de plus par ménage. Dans le total, la part qui correspond à la production et à la distribution a flambé de 260 % depuis 1980. Or, cette composante de la facture représente 38 % du coût de l'eau.

Si la production de l'eau a toujours été gérée par une société d'économie mixte municipale, à Paris, sa distribution a fait l'objet en 1985 d'un contrat d'affermage signé par Jacques Chirac, le maire de l'époque, avec la Compagnie des eaux de Paris (filiale de Veolia) pour la rive droite, et avec la société Eau et Force (groupe Suez), pour la rive gauche.

La chambre régionale des comptes et l'Inspection générale de la Ville ont, en 2000 et 2001, critiqué les clauses de ces contrats : elles ont permis aux opérateurs de faire fructifier leurs marges par des jeux de trésorerie au lieu de les réinvestir dans le réseau.

M. Delanoë avait promis durant la dernière campagne municipale de mettre la distribution de l'eau en régie. Les études menées par la Mairie ont mis en évidence l'intérêt financier, pour la collectivité, de confier à un seul établissement public à la fois la production et la distribution.

Ce passage en régie doit être voté lundi. Il devrait permettre à la Ville de récupérer 30 millions d'euros par an par rapport à la précédente gestion. La moitié de cette somme correspond aux marges que Veolia et Suez dégageaient chaque année au minimum. "La Ville continuera de dégager des bénéfices mais au lieu de les distribuer à des actionnaires comme le faisaient les groupes privés, nous allons les réinjecter dans le système", justifie Anne Le Strat, adjointe (app. PS) chargée de l'eau à la Mairie. Les 15 millions restants résultent d'un régime fiscal plus favorable pour le système en régie. Mais même si la facturation par la Ville se stabilise, la note globale pour l'usager ne diminuera que s'il consomme moins.

Les Parisiens payent l'eau moins cher que les 4 millions d'habitants des 144 communes franciliennes regroupées au sein du Sedif. Le 11 décembre, André Santini, président du Sedif, maire (Nouveau Centre) d'Issy-les-Moulineaux et secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique, proposera aux élus de ce syndicat de maintenir un système de délégation de service public à un opérateur privé. Il devrait donner lieu à un appel d'offres international. Mais les maires de gauche, Dominique Voynet (Verts) à Montreuil, ou Philippe Kaltenbach (PS) à Clamart, n'en devraient pas moins défendre une fois de plus à cette occasion le passage à une gestion publique.

M. Santini leur oppose une autre solution : "la mutualisation des ressources de production" entre opérateurs en l'Ile-de-France. Le 4 décembre, il réunira la ville de Paris et trois autres syndicats intercommunaux de l'eau dans la région pour débattre. UFC-Que choisir défend aussi l'idée d'un Grand Paris de l'eau qui permettrait des économies d'échelle et une réduction de la capacité de production de l'eau, aujourd'hui excédentaire par rapport aux besoins.

"La mutualisation des ressources est une idée que nous avons toujours soutenue sans attendre M. Santini, affirme Mme Le Strat, à la Mairie de Paris. Mais personne ne se prononcera à court terme sur un seul opérateur pour l'ensemble de l'Ile-de-France." La capitale a toujours veillé par le passé à défendre son indépendance en matière de politique de l'eau. S'en priver en rejoignant un Grand Paris de l'eau serait pour la Ville une révolution politique.

Jean-Luc Touly.
contact@acme-eau.org

(1) ACME-France Association pour le Contrat Mondial de L'Eau. http://www.acme-eau.org/


mercredi 19 novembre 2008

ARTE : "Pour l'amour de l'eau"




Arte a diffusé et rediffusera une longue et précise enquête :

Pour l'amour de l'eau
(Etats-Unis, 2008, 93mn)
Réalisateur: Irena Salina

Rediffusions :
23.11.2008 à 03:00
28.11.2008 à 09:55

Ne ratez pas ça. Au besoin repassez l'émission sur votre ordinateur.
http://plus7.arte.tv/fr/detailPage/1697660,CmC=2306614,scheduleId=2287352.html

Partout, la raréfaction de l'"or bleu" aiguise les appétits des multinationales (dont les sociétés Véolia et Suez) pour s'emparer de l'eau au mépris de l'intérêt collectif. Un constat implacable, fruit d'une enquête planétaire de trois ans.

Qu'en est-il de la préservation, des réserves naturelles et de la distribution de l'eau dans les années à venir ? Durant trois ans, des États-Unis à l'Afrique du Sud en passant par le Rajasthan et la Bolivie, Irena Salina a interrogé scientifiques, militants écologistes, porte-parole d'entreprises ou simples citoyens pour dresser un constat alarmant. L'eau représente désormais la troisième industrie mondiale après le pétrole et l'électricité, mais son caractère vital et sa raréfaction accélérée vont en faire, à court terme, la première ressource potentielle de profits à la surface du globe. Partout, y compris aux États-Unis, l'accès à l'eau potable est devenu problématique, et trente mille personnes meurent par jour dans le monde faute d'en bénéficier. Dans les bidonvilles des pays pauvres, la privatisation des réseaux, encouragée par la Banque mondiale - au profit notamment de deux multinationales françaises, Véolia et Suez, et d'une britannique, Thames Water, les trois plus offensives en la matière - exclut un nombre croissant d'habitants, incapables de payer des factures qui ont augmenté brutalement. Et alors que l'"or bleu" excite de plus en plus ouvertement les convoitises, on découvre que le Conseil mondial de l'eau, créé officiellement pour arbitrer entre les intérêts contradictoires des États, des entreprises et des citoyens, est dirigé ouvertement par les représentants de Vivendi, Suez ou Veolia. Aux États-Unis, autre exemple, l'administration républicaine a refusé d'interdire le composant chimique nocif désormais proscrit en Europe, l'atrazine, que l'on retrouve, entre autres, dans l'eau du robinet. Quant à Nestlé et autres vendeurs d'eau en bouteille, ils se livrent à une compétition effrénée pour capter ce marché de plus en plus lucratif, quitte à saccager sources et rivières.

http://www.arte.tv/fr/accueil/semaine/244,broadcastingNum=911371,day=4,week=47,year=2008.html

dimanche 16 novembre 2008

L'UNICEF et l'eau potable

AGLEAU vous informe sur cette action de l'UNICEF qui est fondée sur ce constat effroyable : "le manque d'eau potable et d'installations d'assainissement est la première cause de maladies dans le monde, sans doute la première cause de mortalité!"

l'UNICEF diffuse un agenda 2009, avec sa publicité. Il a pour titre : " l'eau potable source de vie".

En visitant le site de l'UNICEF, on constate que l'engagement est très important.


Besoins et droits fondamentaux.

L'eau propre est la nécessité la plus fondamentale à la vie. Tout le monde a également besoin d'un assainissement de base. Ces deux choses sont essentielles à la santé et à la dignité humaine et chaque enfant y a droit en vertu de la Convention relative aux droits de l'enfant.

Et pourtant ...
· Plus d'un milliard de personnes n'ont pas accès à de l'eau potable.
· Plus de deux et demi millions de personnes n'ont pas de moyens hygiéniques d'éliminer les excréments (urine et fèces).
· On estime qu'un tiers environ des maladies sur la planète sont imputables à l'environnement, comme l'eau contaminée ou l'air pollué.

Environnement, éducation et pauvreté

Une mauvaise santé provoquée par une mauvaise qualité de l'eau et des problèmes d'assainissement peut compromettre toute éducation. Malade, on ne peut aller à l'école ou apprendre comme il faut. De plus, beaucoup d'enfants - des filles en particulier - manquent l'école parce qu'elles doivent passer beaucoup de temps et consacrer beaucoup d'énergie à la corvée de la collecte d'eau. Autre raison, quelques écoles n'ont pas accès à de l'eau propre ou à des installations sanitaires appropriées, comme des latrines séparées pour filles et garçons, et cela ne donne pas envie aux enfants d'aller à l'école.

La pauvreté est à l'origine de tous ces problèmes. Ce sont les personnes les plus pauvres de la planète qui risquent le plus de contracter des maladies d'origine hydrique (liées à l'eau). Affaiblis par la maladie, les gens ne peuvent travailler, ce qui appauvrit encore davantage les familles.

Quelques bonnes nouvelles

Mais tout n'est pas noir. Les Objectifs du Millénaire pour le développement reconnaissent l'urgence de l'action à mener en ce domaine. Les gouvernements se sont engagés à veiller à ce que le développement n'endommage pas l'environnement. Plus précisément, ils se sont eux-mêmes engagés à diminuer de moitié, d'ici à 2015, le nombre de personnes qui, dans le monde entier, n'ont pas d'eau salubre et pas accès à un « assainissement amélioré ». Au rythme actuel, nous manquerons l'objectif de l'assainissement mais nous atteindrons celui de l'eau.

Autre bonne nouvelle : bien que les enfants soient plus exposés aux dangers de l'eau et du manque d'assainissement que les adultes, ils représentent également un outil d'importance pour améliorer les choses.

Consultez le site de l'UNICEF et en particulier :
ht
tp://www.unicef.org/voy/french/explore/wes/explore_1818.html
http://www.unicef.org/voy/french/explore/wes/explore_1847.html

samedi 15 novembre 2008

SEDIF : Appel solennel des élus de gauche

Des élus d'Ile de France appellent leur collègues à dire, avant le 11 décembre, leur opposition à la reconduction à Véolia-eau de la délégation du service public, pour la capture et la distribution de l'eau potable dans la Région. Ils l'annoncent ainsi :

Dans la perspective du 11 décembre prochain, et alors que l'ensemble des élus de gauche et leurs formations se prononcent contre la délégation de service public et pour la gestion directe du service public de l'eau, il apparaît utile que le "débat" prenne de l'ampleur.


Au-delà des initiatives nombreuses en cours (délibération dans les conseils municipaux, débats publics), il apparaît nécessaire de promouvoir une action plus fédérative au niveau des élus.

Nous proposons de lancer un appel des élus d'Ile de France pour la gestion publique de l'eau par le Sedif. (cf Appel joint)

Nous proposons que cet appel soit publié dans Le Monde et Le Parisien du 28 novembre prochain (achat d'une 1/2 page) et présenté à la presse dans une conférence de presse qui pourrait se tenir le 1er décembre, vers 11h00 (le lieu reste à déterminer)

L'objectif visé est celui d'un millier d'élus (municipaux et autres niveaux de collectivités). C'est un objectif réaliste mais qui nécessite un fort investissement de chacun dans un délai court. (Il semble raisonnable de viser la fin du recueil de signature pour le 24 novembre environ). Cela concerne aussi bien les élus que les militants associatifs qui peuvent proposer la signature à leurs élus (en particulier dans les villes ou la majorité municipale reste favorable à la DSP).



APPEL :

« L'eau est un bien commun de l'humanité ».

Cette formulation prend de plus en plus son sens aujourd'hui, que ce soit dans le monde, où plus d’un milliard d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau potable et 2 milliards et demi à l’assainissement, mais aussi en France où chaque été de nombreuses régions sont soumises à des restrictions de consommation.

Sur le territoire de la petite couronne parisienne, la production et la distribution de l’eau sont organisées par un syndicat intercommunal : le SEDIF, qui regroupe 142 villes adhérentes. Depuis 1923 le service est concédé à la Compagnie Générale des Eaux (CGE), aujourd'hui Véolia. Alors que le contrat actuel arrivera à échéance le 31 décembre 2010, le comité syndical du SEDIF est convoqué le 11 décembre 2008 par son président, M. André Santini, pour se prononcer sur le mode de gestion futur du syndicat.

Nous sommes élus d'Ile-de-France d'une grande diversité de sensibilités politiques. Pour nous la maîtrise publique réelle de la gestion de l'eau potable est fondamentale. Montant de la facture, tarification sociale, protection de la ressource, bon entretien des réseaux, qualité de l'eau, maîtrise des savoirs et de la recherche... autant d'enjeux qui seront influencés par le mode de gestion de l'eau que nous choisirons et qui doivent être traités en toute transparence.

Or le système de gestion actuel ne permet pas suffisamment de lisibilité des coûts de gestion du délégataire. Plusieurs enquêtes, y compris celle réalisée pour le SEDIF lui-même, laissent planer un doute sur une « surfacturation » par Véolia, et apportent des arguments précis sur des économies potentielles tangibles sur les factures d'eau des Franciliens.

De nombreux organismes publics (Cour des comptes, Chambre régionale des comptes ...) ont conclu qu’une délégation à une société privée amène un surcoût sensible par rapport à une régie publique. C’est aussi pourquoi nous n’acceptons pas la proposition du Président Santini de reconduire le mode de gestion actuel. Et nous nous prononçons pour une gestion publique de l’eau.

Une chose est sûre : il faut absolument que le choix fait le soit sur la base d'une compréhension des enjeux, et débattu, comme cela se passe actuellement, avec nos concitoyens et avec leurs associations. Un grand nombre de conseils municipaux se sont engagés lors des dernières élections municipales à soumettre au débat démocratique ces enjeux et les différentes hypothèses. qui s’offrent aux Franciliens pour la gestion de leur eau. Beaucoup se sont déjà prononcés par un vœu.

Nos concitoyens doivent pouvoir avoir confiance. Il faut donc miser sur la citoyenneté et sur la démocratie, afin que tous les élus en charge de ce service public puissent fonder un jugement éclairé sur cet enjeu majeur. Il nous paraît souhaitable que les conseils municipaux des villes adhérentes puissent débattre et délibérer en toute connaissance de cause avant que les délégués du SEDIF ne se réunissent et ne soient amenés à se prononcer sur l’avenir de la gestion de l’eau en Ile-de-France.

Les communes concernées

vendredi 14 novembre 2008

Quand Jacques Chirac met les pieds dans l'eau... et se mouille!

Quand un homme de droite exprime une pensée juste, un esprit libre ne la repousse pas avant de l'avoir examinée!

http://www.ambafrance-gn.org/IMG/bmp_chirac-2.bmp

L’Eau pour la Paix - la Paix pour l’Eau

A quelques mois du Cinquième Forum Mondial de l’Eau qui se tiendra à Istanbul en mars 2009, la fondation Chirac, l’UNESCO et l’Agence Française de Développement ont organisé la conférence « L’Eau pour la Paix, la Paix pour l’Eau », le jeudi 13 novembre 2008, à Paris, en présence de Jacques Chirac, de Koïchiro Matsuura, Directeur général de l’Unesco et Jean-Michel Severino, Directeur général de l’Agence Française de Développement.

Extraits du discours de Jacques Chirac

Monsieur le Directeur général, il y a tout juste dix ans, ici même, j’appelais la communauté internationale à adopter un programme d’action pour l’eau. /.../ 900 millions d’habitants de notre planète, 900 millions !, n’ont toujours pas accès à l’eau potable.

Pourrons-nous plus longtemps tolérer ce scandale ? /.../ Pourrons-nous longtemps encore tolérer que chaque jour, dix mille enfants meurent d’avoir bu une eau insalubre ? Dix mille enfants, l’équivalent d’une ville, rasée aujourd’hui pour cause de dysenterie, de choléra, de poliomyélite... Huit ans après l’adoption des objectifs du Millénaire, le bilan est amer : en Afrique, 50 % des lits d’hôpitaux sont encore occupés par des malades souffrant de pathologies, souvent mortelles, liées à l’eau. /.../

L’eau féconde la vie. Elle permet de cultiver, de se désaltérer, de se nourrir, de se laver. Les formes de son usage et de son partage se confondent avec celles de la civilisation. Toutes les cultures, du Sahel à la Chine, de la Mésopotamie aux Indiens d’Amérique, de la Gaule à l’Inde, l’ont célébrée, et entretiennent avec elle un rapport intime, particulier et pourtant universel. On sait aujourd’hui que des civilisations sont mortes d’avoir été privées d’eau, que cette privation ait été le fruit de circonstances climatiques particulières, d’une mauvaise gestion de la ressource, ou de la mise à sac délibérée des techniques ancestrale. /.../

L’eau nous est aujourd’hui comptée, elle est menacée. Elle est menacée par la pollution, fruit de l’impéritie de certaines industries, et de l’absence de campagnes d’information, qui transforme lacs, fleuves, mers intérieures en autant d’égouts à ciel ouvert. Elle est menacée par une mauvaise gestion qui se traduit par la dilapidation et le gaspillage. Elle est menacée par l’augmentation de la population et les conflits liés à l’usage agricole, industriel ou urbain des terres encore disponibles.

Il faut consacrer l’accès à l’eau comme un droit humain universel.

Pour la seule Afrique, le coût annuel du manque d’accès à l’eau ou à l’assainissement, en terme de santé publique et de pertes de productivité, était évalué à une vingtaine de milliards de dollars. Pourtant avec un engagement, garanti et constant, de seulement 1,4 milliards de dollars par an jusqu’en 2025, il serait possible de réaliser l’accès universel à l’eau et à l’assainissement et de faire du droit à l’eau pour tous une réalité quotidienne et tangible.

Car ce n’est pas tant la ressource qui manque que les capacités de gestion et de distribution, ainsi que des efforts soutenus de gouvernance mondiale, régionale et locale de l’eau. Pour cela, il faut, bien sûr, poursuivre l’effort de l’Aide publique. Je réaffirme solennellement que l’objectif de 0,7 % du PIB consacré à l’aide au développement doit être maintenu. L’effondrement des crédits d’aide, dans la quasi-totalité des pays du Nord, est une honte, une faute morale et une erreur stratégique. Ce que nous ne donnons pas aujourd’hui, nous sera compté demain : faute d’action immédiate, décisive, il nous faudra bientôt affronter, sinon des guerres de l’eau, mais des émeutes de la soif.

Il faut, enfin, avoir une vision stratégique du partage des ressources. Une vision stratégique qui consacre l’eau comme un bien commun, à l’abri de tout accaparement. Près de deux cent soixante bassins fluviaux dans le monde sont partagés entre plusieurs pays. En 1998, déjà, l’ONU avait recensé soixante-dix foyers de tensions liés à l’eau, au Proche Orient, au Sahel, en Amérique latine, dans le sous-continent indien, en Asie centrale…Faudra-t-il attendre qu’ils s’enveniment ? Jusqu’ici le pire a été évité mais pour combien de temps ? Il est urgent de fixer et de faire adopter des règles de partage et d’arbitrage.

De grands fleuves sont en danger de mort et, avec eux, les populations qui dépendent d’eux pour leur survie, pour les civilisations qui s’y sont épanouies. /.../

Il en va de la paix.

Jacques Chirac, le 13 novembre 2008, Maison de l’Unesco.

Fondation. Chirac veut œuvrer pour le dialogue entre les peuples et pour la diversité

http://www.fondationchirac.eu/eau-pour-paix/

dimanche 9 novembre 2008

Eau en bouteilles contre eau du robinet!

AGLEAU ouvre son blog à infos-eau qui traite d'un sujet essentiel.

Infos eau est :
"un groupe d'étudiants, de chercheurs, de doctorants et de jeunes professionnels passionnés par les questions de l'eau. Ils partagent la conviction que le sujet est insuffisamment traité par les journalistes, ou insuffisamment appréhendé par l'opinion publique".
http://infos-eau.blogspot.com/

Caféine et arsenic dans l'eau en bouteille, produits pharmaceutiques dans l'eau du robinet

Aux Etats-Unis, la bataille fait rage entre lobbies de l'eau en bouteille et groupes environnementalistes : à la clé, un marché de plus de 16 milliard de dollars...

De nombreux medias sont revenus sur la publication le 15 octobre dernier d’un rapport sur la qualité de l’eau en bouteille par le Environnemental Working Group (EWG) - groupe de recherche américain à but non lucratif-. Selon les conclusions du rapport, chacune des dix eaux en bouteille testées contient en moyenne huit produits chimiques tels que la caféine, du nitrate ou de l’arsenic. Par opposition, l’Association internationale de l’eau en bouteille (IBWA) prétend que les tests n’ont démontré aucune présence de produits chimiques interdits mais n’a pas été en mesure de produire des preuves.

EWG avance que l’eau contenue dans des bouteilles produites par les supermarchés Wal Mart ne présente aucune différence chimique avec l’eau du robinet. Cette organisation ne cherche pas à démontrer que l’eau en bouteille est de moins bonne qualité que l’eau du robinet mais qu’elle n’est peut-être pas meilleure. Le groupe environnemental a adressé une notification avec l'intention de poursuivre Wal-Mart. Selon Tony Winnicker - porte-parole de la Commission de services collectifs publics – « l'étude apporte davantage d'évidences que le mythe est souvent un mensonge. »

Parallèlement, le L.A. Times consacre un article au débat entre l’eau en bouteille et l’eau du robinet et plus particulièrement concernant leur sûreté. L’eau du robinet semblerait l’emporter.

Le quotidien revient notamment sur la dernière enquête de The Associated Press, qui, peu avant le rapport de l'EWG, révélait pour sa part la présence de traces de produits pharmaceutiques dans l’eau du robinet. Les opposants à l’eau en bouteille rappellent en réponse que l’industrie de l’eau en bouteille puise dans les mêmes sources que l’eau municipale et est donc sujette elle aussi à cette contamination. Ils ajoutent que tandis que les réseaux publics d’eau sont régulièrement examinés parfois plusieurs fois par jour, l’administration alimentaire et pharmaceutique (FDA) n’exige de la part des compagnies d’eau en bouteille de déterminer le taux de contamination seulement qu’« une fois par semaine, une fois par an, voire une fois tous les quatre ans. »

Ces batailles d'experts ont bien entendu leurs déclinaisons locales ainsi en Floride, le département Eau et Eaux usées du Comté de Miami-Dade (Miami-Dade Water and Sewer Department (WASD)) a diffusé pendant 5 semaines des films publicitaires afin de promouvoir l'eau du robinet, déclarée comme « peu coûteuse, plus pure et plus sûre que l'eau en bouteille. » Cette campagne a provoqué la réaction de Nestlé, qui menace de poursuivre Miami-Dade en justice pour « publicité mensongère. » Selon Jim McClellan - porte-parole de Nestlé - : « c'est une attaque sur l'intégrité de la compagnie et sur le produit que nous fabriquons et cela est fait d'une manière flagrante et erronée. » John Renfrow - directeur du Miami-Dade Water and Sewer Department - a défendu le droit du comté de valoriser son eau du robinet : « fondamentalement, le message est que notre eau est très bonne. » Wenonah Hauter - présidente de Food & Water Watch18 - a considéré l’attitude de Nestlé comme « honteuse et outrageuse » car elle essaie « d’effrayer ses concurrents » et invite les internautes à signer une pétition contre la compagnie.

L'ampleur de ce combat eau en bouteille / eau du robinet est telle que le paysage économique de l'eau commence à se redessiner – non sans retombées sociales : selon le New York Times, PepsiCo, propriétaire de la marque d’eau en bouteille Aquafina a décidé de licencié 3.300 personnes et de fermer six de ses usines de mise en bouteille du fait de la baisse des ventes d’eau en bouteille. Parallèlement, au cours des six premiers mois de l’année, les ventes nationales de filtres à eau ont augmentées de 16%.
http://www.wikio.fr/environnement/themes/eau/eau_du_robinet
http://infos-eau.blogspot.com/2008/11/cafine-et-arsenic-dans-leau-en.html

www.sircome.fr/?Buvez-l-eau-de-l-agglo-de-Rouen.

Afin de valoriser l’eau du robinet et de sensibiliser les habitants à la richesse et la fragilité de cette eau,
l’Agglo de Rouendistribue pour l’été deux bouteilles en verre graphiques et modernes.
Aux formes arrondies et fabriquées par un verrier local,
ces bouteilles jouent la carte de la pureté et de la fantaisie.

mardi 4 novembre 2008

La lutte pour la gestion publique de l'eau est engagée en Ile de France

1 - L'eau du Val fait des remous :


Le magazine OHVAL ! du Conseil général du Val-de-Marne présente dans sa quinzième édition une enquête de 15 minutes, consacrée à la gestion de l’eau, privée ou publique, par les entreprises privées, les municipalités ou les regroupement de communes.

VOIR LA VIDEO

2 - L'action pour une gestion publique de l'eau s'organise en IdF:


Il faut consulter ce site riche d'informations et il est donc inutile de les republier ici.


3 - Marc Laimé, fait le point avant le scrutin décisif du 11-12- 2008.

Les délégués des 142 communes membres du Syndicat des eaux d’Ile-de-France sont appelés à voter le 11 décembre prochain pour choisir le futur mode de gestion du plus important syndicat des eaux français et européen, affermé à Veolia depuis 1923, et dirigé depuis 24 ans par M. André Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux, secrétaire d’Etat à la Fonction publique du gouvernement de M. François Fillon, et président du Comité de bassin Seine-Normandie. Engagée il y a plusieurs années la bataille fait rage depuis quelques mois. M. Santini exprime publiquement sa dilection pour la gestion privée. A gauche, ça bouillonne et ça se déchire aussi parfois. L’enjeu est considérable. Déjà mal en point après avoir vu le cours de son action se vaporiser depuis le début de l’année 2008, Veolia déploie tous ses moyens, considérables, pour conserver ce contrat qui lui procure des bénéfices somptueux puisque l’association de consommateurs UFC-Que Choisir a estimé à 90 millions d’euros annuels des « surfacturations » à l’évidence abusives. Les délégués qui vont devoir choisir un nouveau mode de gestion sont littéralement noyés sous un flot d’études difficilement compréhensibles pour le commun des mortels.

Le PS sort du bois

Dès le lundi 20 octobre, M. Pascal Popelin annonce sur son blog la position des élus socialistes en faveur d’une gestion publique de l’eau par le Sedif.

Il appert que nos amis socialistes considèrent que la coupe est pleine. S’étant engagés en mai dernier, avec leurs camarades délégués du PC à œuvrer à un retour en gestion publique du Sedif, les délégués du PS, unanimes, se révoltent et affichent désormais une position sans ambiguïté aucune. La régie, toute la régie, rien que la régie. Comme en atteste l’explication de vote de leur (nouveau) chef de file, M. Pascal Popelin, Vice-président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis.

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Le vote du groupe socialiste en faveur de la régie

Le PC à la peine

Sauf que leurs camarades du PC affichent de leur côté une position pour le moins chantournée, qui ne tient pas la route, et se prononcent pour leur part pour une « régie avec marchés publics ». Ceci après s’être "courageusement abstenus" quand il s’est agi d’avaliser ou non la proposition de "future régie intéressée rénovée" soutenue par M. Santini et Mme Veolia !

N’importe quoi. Dans le cas du Sedif ça relève d’un habillage réglementaire qui viserait à pérenniser la rente de situation de Veolia.

Et le pire c’est que c’est purement et simplement impossible. Dans ce cas de figure, le Sedif créerait une régie qui intégrerait les 1192 salariés de Veolia qui travaillent pour le Sedif (enfin en principe, mais c’est une autre affaire, quoique...), puis la « régie avec marchés publics » devrait retransférer des lots de ces personnels à chacune des entreprises, Veolia ou autres, qui obtiendrait partie des marchés que leur passerait cette régie...

Espérons que cette position intenable sera révisée et que les délégués concernés par cette prise de position de leur parti prendront le temps de parcourir l’impeccable argumentaire de leur camarade Popelin qui, quoique socialiste, leur dessine les voies de la sagesse : opter pour la régie sans autre forme de procès.

Voir la position des élus communistes et partenaires au Conseil syndical du Sedif du 23 octobre 2008.

Les usagers toujours mobilisés

Ceci d’autant plus que les usagers ne désarment pas, ce qui se comprend au vu de ce qui précède...

Plus d’une centaine de personnes se sont ainsi retrouvées à Ivry-sur-Seine le 23 octobre dans la soirée, dans une ambiance combative et unitaire, pour exiger le retour en gestion publique du Sedif.

Dans la journée, le Conseil syndical avait refusé le délai de six mois demandé par plusieurs élus, afin d’informer et de débattre au sein des conseils municipaux et avec la population, avant de prendre une décision à la fois cruciale et sujette à controverse, sur le futur mode de gestion du syndicat.

Ainsi, même au sein du Conseil syndical du Sedif, il n’y aura, en tout et pour tout, qu’un seul unique débat en trois ans sur cette question !

Refus aussi de laisser les délégués choisir entre plusieurs options.

Le 11 décembre, les délégués devront se prononcer sur une seule option : le renouvellement de la régie intéressée (en réalité, elle n’a de régie que le nom, il s’agit d’une forme de délégation à une entreprise privée), sous les injonctions de M. Santini qui va mener campagne sur le thème « la régie intéressée ou l’apocalypse » !

Le soir à Ivry, élus et associations se sont donc retrouvés au coude à coude, dans la salle et à la tribune avec Daniel Hofnung (ATTAC 94), Philippe Kaltenbach (maire de Clamart), Marc Laimé (journaliste), Christian Métairie (vice-président de la Communauté d’agglomération du Val-de-Bièvre et premier adjoint d’Arcueil), Jean-Claude Oliva (coordination EAU Île de France), Jacques Perreux (vice-président du conseil général du Val de Marne), Christian Métairie et Jean-Claude Oliva assurant même une animation conjointe des débats.

Le ton était résolument au rassemblement avec l’expression dans la discussion de toutes les sensibilités de gauche : PS, Verts, LCR, PCF, PRS… La mobilisation de tous est indispensable pour mettre en échec le 11 décembre, la tentative de poursuivre le mode de gestion actuel, pourtant unanimement décrié, y compris par les bureaux d’études favorables à la gestion privée.

Pour se donner toutes les chances de l’emporter le 11 décembre, différentes actions ont été décidées par l’assemblée :

- Tout d’abord, la poursuite et la multiplication des actions engagées dans de nombreuses villes : pétition, débat et vœu au conseil municipal, débat public, voire même prolongation par référendum d’initiative populaire.

- Demandes de rendez-vous avec les fédérations départementales et nationale des élus communistes et républicains pour s’assurer que pas une voix ne manque pour refuser la régie intéressée, les élus socialistes s’étant déjà clairement engagés dans ce sens.

- Appel de plusieurs centaines d’élus des conseils municipaux pour exiger la transparence dans le choix du Sedif tant la procédure est entachée depuis le début par l’opacité et le manque de démocratie.

- Préparation d’une démarche administrative sur les nombreuses irrégularités du dossier.