Le tribunal de commerce de Versailles a approuvé,
vendredi 26 juillet, la reprise et le refinancement de la Société
d'aménagement urbain et rural (SAUR) par ses banques créancières, a
annoncé le numéro trois français de l'eau.
Le groupe, sis à Guyancourt (Yvelines), a obtenu "l'homologation du protocole d'accord relatif au plan de refinancement de Hime-SAUR par le tribunal de commerce de Versailles", indique-t-il dans un communiqué.
Ce plan prévoit la reprise de 100 % du capital de Hime, la holding de
contrôle de SAUR, par un groupe de banques menées par les françaises
BNP Paribas et Natixis et la britannique Royal Bank of Scotland, en échange de l'abandon d'environ la moitié de sa lourde
dette. Une procédure de conciliation avait été ouverte par le tribunal
de Versailles l'an dernier pour tenter de redresser l'entreprise.
Cette homologation "marque la fin du processus de refinancement du groupe SAUR", s'est félicité, Olivier Brousse le patron du concurrent de Veolia et de Suez-Environnement
sur le marché de la distribution de l'eau, en remerciant l'ensemble des
acteurs (tribunal, conciliateurs judiciaires, Etat, nouveaux et
précédents actionnaires et employés).
Dans la nouvelle organisation, BNP Paribas aura 21 % ; RBS, 16 % ; et
Natixis, 13 %, précise le groupement de banques. Elles auront donc la
moitié du capital à elles trois. Le groupe SAUR était jusque-là détenu
par le FSI étatique, Séché Environnement, Axa Private Equity et le fonds d'investissement Cube. Leurs participations, qui ne
valaient plus rien, n'ont fait l'objet que d'un dédommagement
symbolique.
En l'échange du capital de Hime, le protocole signé début juillet prévoit de ramener la dette à 900 millions d'euros (contre plus de 1,7 milliard
auparavant), ainsi qu'une division des charges d'intérêts par 3, portés à
30 millions par an. L'accord contient également une clause de
flexibilité de 150 millions d'euros, permettant de réduire la dette à
750 millions en cas de difficultés liées par exemple aux évolutions de
marché ou à une détérioration des conditions macroéconomiques.
La SAUR bénéficiera également de lignes de crédits nouvelles pour 200 millions d'euros. Enfin, elle sera dotée d'un
conseil de surveillance présidé par Jean-Pierre Rodier, ex-PDG du groupe
d'aluminium Pechiney. La finalisation de cet accord préliminaire est
attendue fin septembre. L'enjeu social est de taille, puisque la SAUR emploie quelque 13 000 personnes, dont 10 000 en France.
La direction s'est engagée à ne pas licencier, mais plusieurs centaines de postes seraient progressivement supprimés à la suite de départs en retraite, selon les syndicats.