Les mouvements s'occupant de l'eau, réunis à l'occasion du Forum social mondial à Belem, pensent que le modèle économique actuel a déclaré la guerre à la nature: l'eau, l'air, la terre et les forêts, et tous les biens naturels.
La crise mondiale - sociale, environnementale et économique - est également manifeste dans l'accès à l'eau et aux services d'assainissement qui est dépendant des principes économiques dans lesquels il fonctionne, en divisant l'humanité entre inclus et exclus. De la même façon, cette crise de la civilisation se manifeste par les changements climatiques. Il est donc clair que les "réponses" au chaos climatique dans le secteur de l'énergie suivent la même logique qui a conduit à la catastrophe qui compromet la qualité et la quantité de l'eau et de la vie sur la planète: les barrages, les centrales nucléaires, les plantations pour les agro-carburant. En outre, le modèle de l'agriculture industrielle à forte intensité d'entrée d'énergie fossile pollue et détruit l'eau et les sols agricoles en faisant obstacle, de ce fait, à l'indispensable souveraineté alimentaire des peuples.
Sur la base de la déclaration de Mexico nous rappelons nos principes fondamentaux:
- Nous exigeons que chaque être humain ait le droit d'accès à de l'eau de bonne qualité et en quantité suffisante pour l'hygiène et la nutrition.
- La gestion de l'eau doit rester dans le domaine public avec la participation de la communauté exerçant son contrôle social pour faire respecter l'équité, la gestion à but non lucratif ne provoquant pas la violence dans les territoires tout en préservant le cycle de l'eau.
- Les bassins versants sont des unités de base de la gestion intégrée de l'eau, les bassins transfrontaliers doivent être gérés dans le respect des communautés, de l'environnement et du droit d'accès à l'eau pour tous.
- Nous devons assurer la solidarité entre les générations présentes et futures.
Les peuples autochtones du Brésil, réunis à Belém, ont déclaré être les défenseurs de l'eau des
rivières, lacs et mers qui ne sont pas des marchandises mais leur vie même à eux et à toute l'humanité. C'est pour cela qu'ils s'opposent aux centrales hydroélectriques et à tous les grands projets agro-industriels qui attaquent et détruisent non seulement la nature mais aussi leurs cultures et leurs modes de vie.
Dans le cadre de la défense des territoires, la lutte pour l'eau et celle pour la terre sont étroitement liées. Nous nous félicitons des progrès faits au forum Social de Belem dans l'articulation entre le mouvement pour l'eau et celui pour la terre qui va permettre de coordonner une stratégie commune et les actions futures, à la fois localement et globalement.
Nous nous félicitons également du succès de la lutte de tous les mouvements exprimé dans l'adoption des constitutions nationales de la Bolivie et l'Équateur qui définissent l'eau comme un droit humain fondamental.
Nous avons adhéré à la campagne du Comité national pour la défense de l'eau et de la vie (CNDAV) en Colombie pour un référendum sur le droit constitutionnel à l'eau.
Les mouvements réunis à Belem appellent à une mobilisation générale du 14 au 22 Mars 2009 à Istanbul et dans tous les pays pour exprimer notre forte opposition au Forum mondial de l'eau organisé par les grandes entreprises qui cherchent de nouvelles formes de marchandisation de l'eau.
Nous continuerons à exiger l'exclusion de l'eau de l'OMC et autres accords internationaux bilatéraux ou multilatéraux visant à développer la libéralisation des échanges et des investissements.
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