Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

lundi 2 mars 2009

Le Danube, le fleuve qui révèle l'Europe

Une recherche itinérante afin d'étudier des projets transfontaliers, effectuée par deux étudiants français, Émeline Hassenforder et Benjamin Noury, les a conduits sur toutes les voies d'eau d'Europe, en tout cas les principales. On retrouve, sur leur blog, toutes leurs découvertes, leurs réflexions, leurs photos. Leurs observations contribuent à la formation politique de leurs lecteurs.

Leur projet est fondé sur un constat :
«Il existe, dans le monde, 263 fleuves ou lacs et plusieurs centaines d’aquifères dont les bassins sont partagés entre au moins deux pays riverains ou parfois beaucoup plus ». Nous pensons, disent-ils, que l’avenir de la préservation de la ressource en eau réside dans la coopération entre les pays, les peuples, les ethnies.

La dimension internationale de la gestion de l'eau dont dépend la survie des peuples ne saurait être confiée à des organismes privés qui ne poursuivent pas des objectifs suffisamment amples.
On retrouve, sur internet, les écrits de ces deux étudiants : http://entre2o.free.fr

Ci-dessous, l'exemple qu'ils donnent du Danube et de son rôle politiquement structurant.



Le Danube aux Portes de fer en Roumanie

Le Danube
est le fleuve qui traverse le plus grand nombre de pays : 18 au total se partagent le bassin du Danube et sont associés à sa gestion (voir la carte).




Deux États sont en constante discussion pour rejoindre leurs pairs : le Monténégro et le Kosovo qui font partie, géographiquement, du bassin mais dont l’appartenance en tant qu’entité à la commission du Danube dépendra de leur reconnaissance internationale. Pas besoin d’avoir un accès direct au fleuve pour appartenir au bassin : certains pays sont seulement traversés par ses affluents, comme la République Tchèque, la Bosnie ou la Croatie. Le Danube est un des meilleurs exemples de coopération transfrontalière autour de l’eau au monde.


Même si tous les pays du Danube ne font pas encore partie de l'Union européenne (Serbie, Bosnie, Croatie, Ukraine, Moldavie, Albanie, Macédoine), tous, ou presque, souhaitent se mettre sur la voie de l’accession à plus ou moins long terme. Et pour montrer leur bonne foi, quoi de mieux que d’appliquer les directives européennes dans des domaines que même les pays membres ont de grandes difficultés à respecter ? L’UE est une ombrelle institutionnelle pour le bassin du Danube puisqu’elle a le pouvoir d’imposer les directives et régulations aux pays. C’est le cas par exemple de la Directive européenne sur les eaux résiduaires urbaines, imposant aux pays le retraitement des eaux usées urbaines et industrielles.


Le Danube à Budapest


Penser la gestion de l'eau, en Europe, c'est penser constamment au drainage principal que réalise le Danube, des Alpes à la mer Noire.

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